Une montagne à gravir d'emblée: le XV de France, pays hôte du Mondial-2023 de rugby, sera confronté aux All Blacks néo-zélandais dès les phases de poules, selon le tirage au sort effectué
lundi à Paris.
Le chemin sera périlleux vers un premier sacre auquel rêve une équipe de France qui affrontera aussi l'Italie dans le groupe A: en quarts de finale de cette dixième édition, le deuxième de ce groupe pourrait avoir à affronter les champions du monde sortants, les Sud-Africains, qui apparaissent favoris du groupe B, dans lequel ils affronteront l'Irlande et l'Ecosse.
Le bas du tableau apparaît moins relevé: finaliste du Mondial-2019, l'Angleterre devra se défaire de l'Argentine et du Japon (groupe D), des adversaires à sa portée, avant un quart de finale qui pourrait lui proposer l'Australie, le pays de Galles ou les Fidji (groupe C).
Organisé en plein cœur de la capitale française devant un président Emmanuel Macron tout sourire quand la boule "Nouvelle-Zélande" est sortie, le tirage au sort n'a pas été clément pour les Bleus, en leur proposant les triples champions du monde, qui les avaient battus d'un petit point lors de la dernière finale française, à l'Eden Park d'Auckland en 2011 (8-7).
Le sélectionneur Fabien Galthié connaissait les risques pour les Bleus, placés dans le chapeau 2 en raison de leur classement arrêté au 1er janvier 2020 (7e) alors qu'ils sont depuis remontés au 4e rang.
"Cela va être un groupe difficile. Nous savons que la Nouvelle-Zélande est favorite de la compétition, avec trois Coupes du monde", "l'Italie continue de progresser, ce sera un gros rendez-vous pour nous, en France, devant nos supporteurs et nos familles", a réagi le sélectionneur.
- Une longue histoire -
"Ces deux équipes ont une histoire commune, sur la durée; moi je le voulais, mais c'est parce que je ne joue plus!", a plaisanté un "grand ancien", Sébastien Chabal, membre du XV tricolore quatrième du Mondial en 2003 ainsi qu'en 2007.
Le "seul avantage, c'est qu'on ne peut les prendre qu'en finale après": "si tu veux être champion du monde, il faut battre tout le monde", a réagi le président de la Fédération française (FFR) Bernard Laporte, qui, en tant que sélectionneur, a échoué comme Chabal deux fois au pied du podium mondial (2003 et 2007).
"Un de mes premiers souvenirs forts de rugby, c'est France Nouvelle-Zélande 2007 avec l'essai de (Yannick) Jauzion et les commentaires de Thierry Gilardi", pour une victoire 20-18 en quarts de finale au Millennium Stadium de Cardiff, s'est souvenu le jeune demi de mêlée du XV de France, Antoine Dupont, 24 ans.
Malgré cet adversaire de taille, les résultats obtenus par le XV de France en cette année 2020, perturbée par la pandémie de Covid-19, incitent à l'optimisme pour le Mondial. Privés de peu par l'Angleterre du Tournoi des six nations comme de la Coupe d'automne, les Bleus en plein renouveau ont remporté avec la manière sept matches sur neuf.
- Neuf villes -
La volonté d'installer une jeune génération jusqu'en 2023, avec Romain Ntamack (21 ans) et Dupont à la manœuvre, a payé d'entrée avec un succès de prestige sur l'Angleterre (24-17). Et jusqu'en décembre, quand des réservistes français totalement novices à ce niveau sont passés tout près d'infliger une leçon d'humilité au XV de la Rose à Twickenham (22-19 après prolongation).
Le second échec du XV de France était intervenu en mars lors du Tournoi en Ecosse (28-17), où ils avaient joué la majeure partie du match en infériorité numérique, à la suite de l'exclusion du pilier Mohamed Haouas.
A presque trois ans du début de la compétition, il reste encore à connaître les deux autres adversaires de la poule de la France, issus des qualifications américaines et africaines. Pour cela, il faudra encore patienter, ces matches s'étalant jusqu'en novembre 2022.
Les neuf villes-hôtes (Saint-Denis, Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Nice, Saint-Etienne) devront elles attendre jusqu'à fin février pour connaître leurs affiches.AFP