Le ministre de l'Intérieur a publié un arrêté au Journal officiel ce vendredi. Cinq rencontres de Ligue 1 et trois matchs de Coupe de France sont concernés.
Le revirement était attendu, mais il est maintenant confirmé et strict. Après le décès d'un supporter de Nantes, poignardé le 2 décembre lors d'une altercation avec des fans de Nice et des chauffeurs de VTC, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, avait exprimé son soutien à "une pause dans les déplacements des supporters". Ce vendredi, dans le Journal officiel, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a publié un arrêté interdisant aux supporters de huit clubs de suivre le match de leur équipe "à l'extérieur" ce week-end.
Selon l'arrêté, ces rencontres présentent un "risque réel et sérieux d'affrontements entre supporters", dans un contexte "d'aggravation des violences de plus en plus graves observées depuis le début de la saison sportive de football".
Cinq rencontres de la 15e journée de Ligue 1 (Montpellier-Lens ce vendredi, PSG-Nantes samedi, Nice-Reims, Lyon-Toulouse et Lorient-Marseille dimanche) et trois matchs du 8e tour de la Coupe de France (Angoulême-Bordeaux, Saint-Etienne-Nîmes et Troyes-Auxerre samedi) sont concernés par ces interdictions de déplacement.
Deux hommes ont été mis en examen
Les incidents se sont multipliés depuis le début de la saison 2023-2024 dans et autour des stades français. Mercredi 6 décembre, les supporters de Lyon avaient déjà été interdits de déplacement à Marseille pour assister au match OM-OL, une rencontre reportée après le caillassage, le 29 octobre, des bus des joueurs lyonnais et de leurs supporters, en route vers le stade Vélodrome. L'ancien entraîneur de l'OL, l'Italien Fabio Grosso, avait été gravement blessé au visage. Le même jour, des saluts nazis et des cris de singe avaient été signalés dans le parcage visiteurs - accueillant les fans de Lyon - du Stade Vélodrome.
Deux hommes ont été mis en examen jeudi 7 décembre pour "provocation à la haine raciale et injures à caractère racial". Agés de 33 et 34 ans, ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec notamment "interdiction d'assister aux matchs officiels ou amicaux de l'OL", "obligation de pointage à la mi-temps" de ces rencontres et "interdiction de paraître à Marseille", selon le communiqué du parquet de Marseille. Ils sont soupçonnés d'être membres ou proches d'un groupe de supporteurs ultras de l'Olympique lyonnais appelé "Mezza Lyon", entité non reconnue par l'OL et liée à l'extrême droite.
Le 18 décembre, une réunion rassemblant l'Instance nationale du supportérisme, la Ligue de football professionnel (LFP) et les ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Sports est prévue pour tenter d'apaiser les tensions dans et autour des matchs de football en France. Foto-Weloc, Wikimedia commons.