Le 15 octobre, les participants à la Marche pour l'Égalité de 1983 se sont réunis à Marseille pour commémorer un événement qui a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire française de
l'intégration et de la lutte contre la discrimination.
Au petit matin, une légère brise semblait porter les souvenirs du passé, un rappel émouvant de l'engagement envers une juste cause. Au Palais du Pharo à Marseille le dimanche 15 octobre, près de 300 personnes issues de quartiers divers de la ville se sont réunies pour exprimer leur gratitude et leur admiration envers ces héros méconnus. Ils étaient là pour honorer et célébrer l'héritage de la Marche pour l'Égalité et Contre le Racisme.
Le 15 octobre 1983, huit jeunes de Les Minguettes, un quartier défavorisé près de Lyon, aux côtés d'un prêtre, d'un pasteur et d'autres militants, ont entrepris un voyage remarquable de Marseille à Paris. Parcourant plus de 1 200 kilomètres, leur mission était de dénoncer la brutalité policière, les préjugés envers autrui, et de transmettre un message simple mais profond : "Nous ne demandons pas la lune ; nous demandons le droit de vivre." Leur message a profondément résonné. Le 3 décembre, les marcheurs ont été accueillis par une foule de 100 000 personnes dans la capitale française et ont été reçus par le président François Mitterrand à l'Élysée.
Même après quatre décennies, les souvenirs de cette odyssée historique restent vifs pour ceux qui y ont participé. En cette journée dédiée à la commémoration de la marche, presque tous les acteurs clés étaient présents, des instigateurs originaux comme Djamel Atallah et le père Christian Delorme aux compagnons déterminés qui ont entrepris ce voyage transformateur. Hanifa Taguelmint, une participante de 61 ans, a déclaré : "Tout cela revient."
Des paroles inspirantes ont ensuite été partagées par Benoît Payan, le maire de gauche de Marseille. Il a parlé avec passion de "la marche des opprimés" et a déclaré avec emphase : "Aujourd'hui, je veux affirmer que la République ne peut plus tolérer l'incubation du racisme, de l'antisémitisme, de la haine des musulmans et de la discrimination." Il a conclu son discours en annonçant que Marseille aurait bientôt "une avenue dédiée à la Marche pour l'Égalité et Contre le Racisme", renforçant davantage la signification durable de la marche dans la quête continue d'une société plus équitable. Foto-La «Marche pour l’égalité et contre le racisme» de 1983, via Wikimedia Commons.