Le prince héritier jordanien, Hussein ben Abdallah, a épousé jeudi l'architecte saoudienne Rajwa al-Saif. Cette union pourrait aider au rapprochement entre la
monarchie hachémite et le royaume wahhabite.
Le prince héritier de Jordanie, Hussein, et sa femme, Rajwa al-Saif, dans un convoi le jour de leur mariage royal, à Amman, la capitale jordanienne, le 1er juin 2023. Le prince héritier de Jordanie, Hussein, et sa femme, Rajwa al-Saif, dans un convoi le jour de leur mariage royal, à Amman, la capitale jordanienne,
Le prince héritier jordanien Hussein ben Abdallah et l'architecte saoudienne Rajwa al-Saif se sont mariés jeudi 1er juin en présence d'invités venus du monde entier pour célébrer cette union qui pourrait aider au rapprochement entre Riyad et Amman.
Le roi Abdallah II a désigné son fils aîné, Hussein ben Abdallah, dès ses 15 ans, comme héritier du trône.
La mariée, elle, est née et a été élevée dans une riche et influente famille d'Arabie saoudite, proche de la famille royale saoudienne, avant d'étudier aux États-Unis comme son époux.
Stabilité politique mais fragilité économique
La Jordanie partage une longue frontière avec l'Arabie saoudite. Les deux monarchies, proches partenaires, jouent un rôle important dans l'islam : le royaume saoudien accueille ainsi le pèlerinage de la Mecque chaque année, tandis que la Jordanie est la gardienne des lieux sacrés musulmans à Jérusalem.
Dotée d'une relative stabilité politique par rapport à certains pays voisins – comme Israël, le Liban ou encore la Syrie –, la Jordanie est cependant lourdement endettée, avec un taux de chômage élevé (23 %), selon la Banque mondiale.
Le pays dépend grandement de l'aide internationale, notamment des riches pays du Golfe comme l'Arabie saoudite, poids lourd économique et diplomatique de la région.
Pour la monarchie hachémite, les noces sont aussi l'occasion de redorer son blason, après une profonde crise en avril 2021.
Hamza, demi-frère du roi Abdallah II, avait alors été accusé d'avoir voulu déstabiliser le royaume, une crise sans précédent qui avait ébranlé la monarchie hachémite.
Les autorités jordaniennes avaient accusé une main "étrangère" d'être à l'origine de la crise, ce qui avait fait tourner les regards vers Riyad.
Peu après, un conseiller proche du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) avait été arrêté à Amman.
La crise en Jordanie avait fait écho aux jeux de pouvoir et aux purges au sein de la famille royale en Arabie saoudite, où le roi Salmane a écarté en 2017 le prince héritier en titre au profit de son jeune fils, MBS.
Jill Biden, William et Kate, Willem-Alexander...
Les mariés ont prononcé leurs vœux au palais de Zahran, à Amman, en présence de leur famille et de 140 autres invités, dont la Première dame des États-Unis, Jill Biden, le couple princier britannique, William et Kate, le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, ou encore le roi Philippe de Belgique.
La princesse Beatrice, petite-fille de la reine Elizabeth II et fille aînée du prince Andrew, était également présente.
De telles célébrations sont rares dans le monde arabe, où les monarchies conservatrices partagent peu les détails de leur vie privée.
Dans une ambiance festive, des milliers de Jordaniens ont célébré les noces des époux dans les rues de la capitale où leurs portraits étaient affichés.
La population jordanienne a aussi pu assister à des feux d'artifices, des spectacles aériens et des concerts au cours des derniers jours.
"Hussein est votre fils, vous êtes sa famille et c'est votre mariage", a déclaré aux Jordaniens le 23 mai, dans une vidéo diffusée sur YouTube, la mère du marié, la reine Rania. Foto-Yazan Mahmoud Banihani, Wikimedia commons.