La Ligue de football professionnel a décidé de mettre fin au contrat avec son diffuseur majeur Mediapro après deux mois de conflit sur les droits télévisés du championnat de France, a-t-on
appris vendredi de source ayant accès au dossier.
La sortie du diffuseur sino-espagnol, défaillant, doit encore être validée par le tribunal de commerce de Nanterre, a-t-on précisé de même source, indiquant que la LFP devait récupérer ses droits de diffusion d'ici au 21 décembre. Un conseil d'administration de la LFP a été tenu vendredi matin pour étudier la question. Contacté par l'AFP, Mediapro n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le groupe sino-espagnol, détenteur de 80% des droits des Championnats de France de football pour une somme record de plus de 800 millions d'euros par an et nouveau venu sur le marché français, était en négociation depuis le 19 octobre avec la LFP via une procédure auprès du tribunal de commerce de Nanterre.
Invoquant la crise sanitaire qui aurait diminué la valeur réelle du championnat, il avait indiqué vouloir renégocier le contrat de cette saison 2020-2021, demandant initialement un rabais tout en refusant de payer les échéances du contrat dues en octobre et en décembre, d'un montant d'environ 325 millions d'euros en tout.
Au sein d'une conciliation qui s'est accélérée ces derniers jours par l'intermédiaire du mandataire judiciaire Marc Sénéchal, les scénarios de sortie de crise se sont peu à peu résumés à un retrait de Mediapro, permettant à la Ligue de récupérer ses droits télévisés en vue de les revendre.
Les regards vont désormais se tourner vers Canal+, diffuseur historique du Championnat de France qui reste discret sur le dossier et a déjà indiqué via son patron Maxime Saada qu'il ne réinvestirait pas "à perte" dans le football.
Cela laisse craindre une décote de plusieurs centaines de millions d'euros par an, par rapport au contrat historique négocié lors de l'appel d'offres en 2018, d'un montant de 1,217 milliard d'euros pour la Ligue 1 et la Ligue 2, dont plus de 800 pour Mediapro. Une forte baisse qui risque d'être difficile à encaisser pour de nombreux clubs déjà fragilisés par la crise sanitaire et des stades vides.afp