Le président Emmanuel Macron s'est rendu jeudi au château de Joux, dans le Doubs, pour un hommage au général et ex-esclave affranchi Toussaint Louverture
(1743-1803), héros de l'indépendance de Haïti, à l'occasion du 175ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France.
Emmanuel Macron a marqué, jeudi 27 avril, le 175e anniversaire de l'abolition de l'esclavage en France, avec un hommage à Toussaint Louverture, "inlassable combattant" pour la liberté.
À la mi-journée au château de Joux, dans le Doubs, où le héros de l'indépendance de Haïti fut emprisonné jusqu'à sa mort, le chef de l'État devait déposer une gerbe devant le buste de l'ex-esclave affranchi avant de prononcer un discours.
Cette année, comme en 2018, le président a choisi de célébrer la date du 27 avril 1848 qui correspond au décret de Victor Schoelcher abolissant l'esclavage en France. L'exécutif devait donc être représenté par la Première ministre Élisabeth Borne lors de la traditionnelle cérémonie dans les Jardins du Luxembourg le 10 mai, qui commémore l'anniversaire de la loi Taubira de 2001 ayant reconnu l'esclavage comme crime contre l'humanité.
Emmanuel Macron entendait combiner ce rappel historique cette année avec le 280e anniversaire de la naissance et le 220e anniversaire de la disparition de Toussaint Louverture, mort dans la forteresse en avril 1803.
À travers ce rendez-vous, ce sont "trois mémoires de l'esclavage que nous commémorons", a dit mercredi un conseiller du président : "la mémoire des victimes", puisque Toussaint Louverture était né esclave, "la mémoire des abolitionnistes" et "la mémoire des héros".
Cette "figure universelle", qui a accédé "au savoir" et qui "toute sa vie défendra" les idéaux des Lumières, a été "un militaire et un général révolutionnaire" qui mènera tous ses combats "au nom de la révolution française", a souligné un autre conseiller. "Même quand la France s'éloignera de ces idéaux", a-t-il ajouté, puisqu'il fut emprisonné en 1802 au château de Joux, sans procès, accusé de haute trahison et rébellion, sous les ordres du consul Napoléon Bonaparte.
Comme à chaque déplacement du président de la République et de ses ministres depuis la promulgation de sa réforme très contestée des retraites, une manifestation était prévue à proximité, même si l'accès au château, qui surplombe la région dans le massif du Jura, devait être barré aux protestataires.
La CGT du Doubs avait annoncé que l'intersyndicale de Pontarlier donnerait "un concert de casserole au pied du château de Joux". Foto-www.assemblee-nationale.fr, Wikimedia commons.