La candidate du Nouveau Front Populaire (NFP) pour le poste de Première ministre, Lucie Castets, a détaillé jeudi les premières mesures qu'elle prendrait si elle était
nommée à Matignon. Parmi ces mesures figure l'annulation de la réforme portant l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Le Nouveau Front Populaire continue de mettre la pression sur le président Emmanuel Macron pour qu'il nomme Lucie Castets à Matignon. Castets a commencé à exposer ses premières mesures, exprimant sa confiance dans la stabilité d'un gouvernement NFP.
Interrogée sur BFMTV-RMC, Castets, encore inconnue du grand public il y a 48 heures, a promis de signer un décret reportant la mise en œuvre de la réforme des retraites à 64 ans dès son arrivée à Matignon.
Elle a expliqué vouloir rendre "caduque" la réforme la plus emblématique et contestée du second mandat de Macron. Ensuite, un projet de loi visant à supprimer complètement la réforme serait présenté par son gouvernement.
Ce calendrier permettrait au NFP de contourner la proposition de loi d'abrogation que le Rassemblement National (RN) prévoit de présenter le 31 octobre à l'Assemblée nationale.
Castets n'a pas exclu la possibilité de voter certains textes avec l'extrême droite, une question sensible à gauche. "La question devra être débattue", a-t-elle indiqué, insistant sur des "coalitions de vote" projet par projet.
Fonctionnaire engagée dans la sauvegarde des services publics, Lucie Castets souhaite aussi augmenter les bas salaires et le point d'indice des fonctionnaires, tout en revalorisant les minima sociaux pour lutter contre la pauvreté en France.
Pour cette approche, elle n'exclut pas de passer par décret après des concertations, en particulier avec les syndicats, pour garantir "un changement de méthode" face à la "brutalité" des années Macron.
Elle n'a pas écarté l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution pour imposer une loi sans vote, mais uniquement si elle est soutenue par la majorité des Français. Les députés la soutenant ne représentent actuellement que 193 sièges, loin des 289 nécessaires pour une majorité absolue.
Sur des sujets comme l'énergie nucléaire, elle reconnaît que les discussions doivent se poursuivre au sein du NFP, où il n'y a pas de consensus. "Notre travail, c'est de préparer un programme jour après jour, mois après mois", a-t-elle admis.
Le président Macron a appelé à une "trêve olympique" politique, sans prévoir de nommer un nouveau gouvernement avant mi-août. Les leaders de gauche contestent cette trêve, rappelant que le NFP est arrivé en tête des législatives sans majorité suffisante pour aucun camp.
Manuel Bompard (LFI) a déclaré sur TF1 qu'un gouvernement NFP pourrait ne pas tomber immédiatement, appelant à laisser leur chance. Lucie Castets espère "trouver, sujet après sujet, un chemin pour gouverner", se disant confiante dans la stabilité de son futur gouvernement.
Les députés macronistes ont annoncé vouloir censurer tout gouvernement incluant des membres de La France Insoumise, en raison notamment de leur position sur le Hamas. Le Rassemblement National a également promis de voter la censure contre un gouvernement avec des ministres LFI.
Lucie Castets a qualifié le Hamas de mouvement "terroriste", ajoutant que l'urgence était de faire cesser les massacres à Gaza et de libérer les otages.
Interrogée sur les athlètes israéliens aux JO de Paris, elle a répondu succinctement : "Ils sont là", refusant de s'engager dans ce débat. Photo by Ugo Bernalicis, Wikimedia commons.