Les négociateurs de 175 pays se retrouvent à partir de lundi, à Paris, afin de tenter d'avancer vers un traité historique pour mettre fin à la pollution plastique. Mais deux
camps s'affrontent entre ceux qui appellent à limiter la production de plastique et ceux, portés par le secteur de la pétrochimie, qui privilégient le recyclage comme solution.
Éradiquer le "fléau" de la pollution plastique. Une session de cinq jours de discussions serrées s'ouvre lundi 29 mai, à Paris, afin de tenter d'avancer vers un traité pour mettre fin à la pollution du plastique.
Les représentants de 175 nations aux ambitions divergentes se retrouvent au siège de l'Unesco pour une deuxième session du comité international de négociation, sur les cinq prévues pour aboutir à un accord historique couvrant l'intégralité du cycle de vie du plastique. Les ONG, mais aussi des représentants des entreprises du secteur du plastique, au grand regret des défenseurs de l'environnement, seront également présents pour assister aux débats.
Il y a un peu plus d'un an à Nairobi (Kenya), un accord de principe a été trouvé pour mettre fin à la pollution du plastique dans le monde, avec l'ambition d'élaborer d'ici à la fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide des Nations unies.
Un sommet avec les ministres ou représentants d'une soixantaine de pays a été organisé par la France, samedi à Paris, afin de donner de l'élan aux négociations. "Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans", a rappelé la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
Le recyclage au cœur des négociations
"Lutter contre la pollution plastique c'est nous faciliter la vie pour lutter contre le dérèglement climatique d'un côté et pour faire en sorte de préserver nos océans et la biodiversité", a souligné le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
L'enjeu est de taille alors que la production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes (Mt). Elle pourrait encore tripler d'ici à 2060 si rien n'est fait.
Or les deux tiers de cette production mondiale ont une faible durée de vie et deviennent des déchets à gérer après une seule ou quelques utilisations. Sont abandonnés 22 % (décharges sauvages, incinérations à ciel ouvert ou rejet dans la nature) et moins de 10 % sont recyclés.
"Il faut qu'on fasse attention à ce que la question du recyclage ne remplace pas le débat sur la réduction de la production de plastiques", a mis en garde Christophe Béchu. Foto-MichaelisScientists, Wikimedia commons.