
Eh bien, ça n’aura pas duré longtemps. Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a annoncé sa démission, seulement 26 jours après sa nomination — et moins de 24 heures après
avoir présenté son gouvernement.
Les conditions n’étaient pas réunies pour que je poursuive ma mission », a déclaré Lecornu lundi matin, après un entretien d’une heure avec le président Emmanuel Macron à l’Élysée. Il a vivement critiqué les partis politiques, les accusant de refuser tout compromis et de se comporter « comme s’ils avaient chacun une majorité absolue ».
Dès sa formation, son gouvernement a suscité de vives critiques. Les partis de tout bord ont dénoncé un cabinet quasi identique à celui de son prédécesseur et ont menacé de le faire tomber.
Cette démission plonge Emmanuel Macron dans une nouvelle crise politique. Depuis 2024, la France est coincée avec une Assemblée nationale éclatée, où aucun camp n’a la majorité et où les compromis semblent impossibles. Lecornu était déjà le cinquième Premier ministre en moins de deux ans, et l’un des plus fidèles soutiens de Macron.
Le président n’a maintenant que trois options :
- Nommer un nouveau Premier ministre.
- Dissoudre à nouveau l’Assemblée et convoquer des élections législatives anticipées.
- Ou, en théorie, démissionner lui-même — mais ce scénario reste hautement improbable.
La plupart des observateurs pensent que de nouvelles élections sont l’issue la plus probable, même si les sondages annoncent une lourde défaite du camp présidentiel et une victoire importante du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen.
Sans surprise, Marine Le Pen a immédiatement réagi :
« La plaisanterie a assez duré. Les Français en ont ras-le-bol. Macron a mis le pays dans une situation extrêmement difficile », a-t-elle déclaré, réclamant des élections au plus vite.
Dans son bref discours d’adieu devant l’Hôtel de Matignon, Lecornu s’est montré à la fois lucide et amer :
« J’étais prêt au compromis, mais tous les partis voulaient que les autres adoptent leurs programmes en entier. Il ne faudrait pourtant pas grand-chose pour que cela fonctionne — juste un peu plus d’humilité et un peu moins d’ego. »
Les marchés ont réagi immédiatement : la Bourse de Paris a chuté après l’annonce, reflétant l’inquiétude des investisseurs face à l’instabilité politique persistante — et à une dette publique qui dépasse désormais les 114 % du PIB.
Pour la France, la crise politique continue de tourner en boucle.
Reste à savoir maintenant : qui aura le courage de monter sur le manège à la prochaine rotation? Foto-ArnoD27, Wikimedia commons.

















































































































































































