
Les autorités françaises et serbes estiment qu’une vague récente de crimes haineux en Europe — têtes de porc déposées devant des mosquées, profanations de mémoriaux juifs — ne
relèverait pas simplement d’actes isolés de bigoterie, mais d’une campagne d’influence étrangère coordonnée.
Le ministère serbe de l’intérieur a confirmé lundi l’arrestation de 11 ressortissants serbes. Ils sont accusés d’avoir mené plusieurs actions provocatrices en France et en Allemagne, comme l’abandon de têtes de porc devant des mosquées de la région parisienne, la peinture verte projetée sur des synagogues, ou encore l’installation de « squelettes en béton » porteurs de messages politiques à la porte de Brandebourg, à Berlin.
Les enquêteurs pensent que le groupe n’agissait pas seul. Les autorités affirment qu’il aurait été formé par un autre suspect, toujours en fuite, qui travaillerait sous les ordres d’un service de renseignement étranger. Le ministère n’a pas précisé de quel pays il pourrait s’agir.
Ces arrestations surviennent alors que la France s’inquiète de plus en plus d’ingérences étrangères destinées à attiser les divisions internes. Dans un contexte déjà tendu en raison de la guerre à Gaza, les procureurs estiment que ces actes provocateurs visent à exacerber les tensions entre communautés juives et musulmanes.
Ces dernières années, la France a été secouée par une série d’incidents inquiétants : des dizaines d’étoiles de David peintes sur des façades à Paris, des empreintes de mains rouges tracées sur le mémorial de la Shoah, et plus récemment, des restes de porc déposés devant au moins neuf mosquées. Dans la plupart des cas, les autorités soupçonnent des ressortissants d’Europe de l’Est d’avoir été payés pour réaliser ces actions, les photographier et transmettre les images à l’étranger.
Laure Beccuau, procureure de Paris, a récemment déclaré à la télévision française que la similitude de ces incidents révélait une coordination. « Nous pouvons être convaincus qu’il ne s’agit pas d’actes isolés », a-t-elle souligné, ajoutant que les preuves suggèrent « un mode opératoire venu de l’extérieur ».
La police française a déjà arrêté plusieurs personnes liées à ces attaques, notamment trois Serbes accusés d’avoir vandalisé des synagogues et un mémorial de la Shoah avec de la peinture verte. Quatre Bulgares doivent également être jugés pour avoir peint des mains rouges, tandis qu’un couple moldave a été arrêté après l’apparition d’étoiles de David dans les rues de Paris l’an dernier.
Les enquêteurs ont ensuite remonté cette campagne de graffitis jusqu’à un homme d’affaires moldave pro-russe, soupçonné de travailler avec les services de sécurité russes — une affaire qui, si elle se confirme, illustre la manière dont la désinformation et les crimes haineux sont instrumentalisés pour déstabiliser les démocraties européennes. Foto- Boris Dimitrov, Wikimedia commons.

















































































































































































