Un rapport confidentiel du gouvernement français avertit que le mouvement des Frères musulmans représente une « menace pour la cohésion nationale » en France, en raison de la diffusion
subtile de l’islamisme politique, notamment au niveau local. Rédigé par deux hauts fonctionnaires, le rapport sera examiné mercredi par le Conseil de défense et a déjà suscité des appels à l’action de la part du président Emmanuel Macron.
Le document souligne que, bien que la menace soit à long terme et non violente, elle met néanmoins en danger les fondements laïcs et les institutions démocratiques de la France. Il décrit comment l’islamisme progresse « par le bas », avec une influence croissante dans les communautés locales et les affaires municipales. Cette propagation localisée a contribué à la création d’« écosystèmes islamistes » qui, selon le rapport, pourraient modifier les normes locales, notamment en matière de laïcité et d’égalité des sexes.
Le rapport insiste sur le fait que la stratégie des Frères musulmans n’est pas une agression ouverte, mais un défi « subtil mais subversif » aux valeurs républicaines françaises. Malgré les inquiétudes exprimées par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau concernant une poussée vers la charia, les auteurs précisent qu’aucune preuve récente ne suggère que les musulmans français cherchent à établir un État islamique ou à imposer une loi religieuse.
La branche française des Frères musulmans, Musulmans de France (anciennement Union des organisations islamiques de France), est citée comme un acteur clé. Selon le rapport, 139 lieux de culte sont affiliés au groupe, et 68 autres sont étroitement liés — soit environ 7 % des 2 800 lieux de culte musulmans en France.
Alors que les Frères musulmans perdraient de l’influence dans le monde arabe, le rapport suggère que l’Europe est devenue leur nouvelle priorité. En réponse, il préconise des efforts de long terme et de proximité pour contrer l’islamisme politique, y compris une campagne de sensibilisation publique, un soutien aux valeurs laïques et un dialogue avec la communauté musulmane — comme l’élargissement de l’enseignement de la langue arabe.
Le président Macron a demandé au gouvernement de présenter de nouvelles propositions début juin, reflétant la « gravité des faits » identifiés dans le rapport. Foto- NorthTension, Wikimedia commons.