Dans le but de faire respecter la charia et d'obliger les femmes à se couvrir les cheveux et à porter des vêtements longs et amples, la police iranienne a annoncé
samedi l'installation de caméras dans les lieux publics et sur les axes de circulation.
L'Iran se dote d'un nouvel outil pour réprimer les femmes. La police a annoncé, samedi 8 avril, l'installation de caméras dans les lieux publics et sur les axes de circulation dans le but d'identifier les femmes non voilées défiant les règles vestimentaires imposées par le pouvoir.
Après identification, les contrevenantes recevront "des SMS d'avertissement quant aux conséquences", précise la police dans un communiqué diffusé par l'agence de presse judiciaire Mizan et d'autres médias d'État.
"Cette décision vise à empêcher la résistance contre la loi sur le hijab", poursuivent les auteurs du communiqué, ajoutant qu'une telle résistance ternit l'image spirituelle du pays et propage l'insécurité.
De plus en plus d'Iraniennes abandonnent leur voile depuis la mort, en septembre, d'une Iranienne kurde de 22 ans, Mahsa Amini, lors d'une garde à vue après son arrestation par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir mal mis son hijab.
La révolte qui a suivi a été violemment réprimée par les forces de sécurité. D'après le dernier décompte de l'ONG Iran Human Rights (IHR) basée en Norvège, au moins 537 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans le pays par les forces de sécurité iraniennes.
Une intense répression qui n'empêche pas de nombreuses femmes de sortir sans voile dans les centres commerciaux, les restaurants, les magasins et les rues du pays. Des vidéos montrant des femmes non voilées résistant à la police des mœurs ont inondé les réseaux sociaux.
Dans son communiqué de samedi, la police appelle les propriétaires d'entreprises à "surveiller sérieusement le respect des normes sociétales par des inspections diligentes".
La charia islamique en vigueur depuis la révolution de 1979 en Iran oblige les femmes à se couvrir les cheveux et à porter des vêtements longs et amples pour dissimuler leur silhouette. Les contrevenantes font l'objet de réprimandes publiques, d'amendes ou d'arrestations.
Dans un communiqué publié le 30 mars, le ministère de l'Intérieur décrit le voile comme "l'un des fondements civilisationnels de la Nation iranienne" et "l'un des principes pratiques de la République islamique". Il écarte tout recul sur la question et exhorte les citoyens à s'en prendre aux femmes non voilées. Foto-Fars Media Corporation, Wikimedia commons.