La France a vivement rejeté les accusations d’Israël selon lesquelles les pays européens alimenteraient un sentiment anti-israélien, qualifiant ces allégations d’« outrageuses et injustifiées ».
Ces déclarations font suite à la mort par balle de deux membres du personnel de l’ambassade d’Israël devant un musée juif à Washington mercredi.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, avait attribué cette attaque à un climat d’incitation à la haine — particulièrement de la part de dirigeants européens — déclarant : « Il existe un lien direct entre l’incitation antisémite et anti-israélienne et ce meurtre. »
Le ministère français des Affaires étrangères a rapidement rejeté ces accusations. Le porte-parole Christophe Lemoine a déclaré : « La France a condamné, condamne et condamnera toujours l’antisémitisme, clairement et sans ambiguïté. »
Depuis Nice, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a présenté ses condoléances aux familles des victimes et qualifié l’attaque d’« acte de violence aveugle et horrible ».
L’attaque de Washington a intensifié les tensions déjà croissantes entre Israël et plusieurs pays occidentaux, qui critiquent de plus en plus la campagne militaire israélienne à Gaza et ses conséquences humanitaires.
Plus tôt cette semaine, les dirigeants de la France, du Royaume-Uni et du Canada ont condamné conjointement ce qu’ils ont qualifié d’« actions scandaleuses » d’Israël à Gaza. Leur déclaration s’opposait à l’offensive en cours et aux restrictions sur l’aide humanitaire, tout en avertissant de potentielles sanctions internationales coordonnées si de telles actions se poursuivaient.
Le jour même de la fusillade de Washington, l’armée israélienne a tiré ce qu’elle a qualifié de « tirs de sommation » près d’un groupe de diplomates européens et internationaux en visite dans la ville de Jénine, en Cisjordanie. Bien qu’aucune blessure n’ait été signalée, l’incident a suscité des réactions vives, la France et l’Italie ayant convoqué les ambassadeurs israéliens et l’Union européenne ayant appelé à des comptes.
La France a également constaté une recrudescence des actes antisémites, que les autorités affirment combattre avec la plus grande détermination. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ordonné un renforcement de la sécurité autour des sites de la communauté juive.
La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a accusé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de retards « inacceptables » dans la livraison de l’aide à Gaza. En réponse, Netanyahou a accusé Macron de prendre parti pour le Hamas, le groupe islamiste contre lequel Israël est en guerre dans ce territoire. Foto-Quinn Dombrowski from Berkeley, USA, Wikimedia commons.