Le taux d’inflation en France est tombé en mai à son plus bas niveau depuis plus de quatre ans, principalement en raison de la baisse des prix de l’énergie et du ralentissement de la hausse
des coûts des services, selon les données préliminaires publiées mardi par l’INSEE, l’agence nationale de la statistique.
Les prix à la consommation harmonisés, ajustés pour permettre des comparaisons entre les pays de la zone euro, n’ont augmenté que de 0,6 % sur un an en mai. Il s'agit d’un recul par rapport à la hausse de 0,9 % enregistrée en avril et du taux d’inflation annuel le plus bas en France depuis décembre 2020, période durant laquelle les prix étaient restés stables.
Ce chiffre est inférieur aux prévisions des économistes. Un sondage de Reuters auprès de 21 analystes anticipait une inflation stable à 0,9 %, avec des estimations allant de 0,7 % à 0,9 %.
Les prix des services, un facteur clé de l’inflation, ont augmenté de 2,1 % sur un an, contre 2,4 % en avril. L’INSEE attribue ce ralentissement à la modération de la hausse des coûts de transport et à une baisse plus marquée des prix des services de communication.
Les prix de l’énergie ont connu une forte baisse annuelle de 8,1 % en mai — supérieure au recul de 7,8 % en avril — marquant ainsi un quatrième mois consécutif de repli, en raison de la poursuite de la baisse des prix du gaz.
Par ailleurs, les prix alimentaires ont progressé de 1,3 %, soit un peu plus qu’en avril (1,2 %). Les prix des produits manufacturés sont restés en territoire déflationniste, avec une baisse de 0,2 %, inchangée par rapport au mois précédent. L’inflation sur le tabac est restée stable à 4,1 %.
Selon l’indice national des prix à la consommation, l’inflation a augmenté de 0,7 % sur un an en mai, contre 0,8 % en avril.
François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne et gouverneur de la Banque de France, a qualifié ces données de « nouveau signe très encourageant de la désinflation en marche ». Il avait précédemment évoqué la possibilité d'une nouvelle baisse des taux de la BCE avant l'été.