La Bourse de Paris a enregistré une baisse significative de 1,54% mercredi, plombée par de mauvais indicateurs économiques en Chine, un marché important
notamment pour le secteur du luxe représentant 30% de l'indice CAC 40.
Au mois de mai, la Bourse de Paris a enregistré une perte de 5,24%.
Ce mois-ci, elle signe non seulement son premier bilan mensuel en baisse depuis le début de l'année, mais également le pire depuis septembre 2022, à un moment où les investisseurs craignaient que les hausses de taux opérées par les banques centrales ne plongent l'économie en récession.
Les tensions sont multiples sur les marchés actuellement. "La reprise économique en Chine n'est pas aussi forte qu'espérée et il y a des craintes concernant l'accord sur la dette américaine", a résumé Arnaud Morvillez, gérant chez Uzès Gestion.
L'activité manufacturière en Chine a connu une contraction en mai pour le deuxième mois consécutif, selon des données publiées mercredi, alors que les analystes tablaient sur une croissance. L'indicateur d'activité dans les services a également reculé en mai dans le pays, confirmant une reprise économique bien plus laborieuse que prévue.
"Évidemment, les craintes concernant l'ampleur de la reprise de l'économie chinoise ont un impact sur le secteur du luxe en particulier, et nous avons observé une sous-performance du CAC 40 aujourd'hui (mercredi), mais il faut toutefois noter des prises de bénéfices sur ces valeurs", a souligné l'analyste.
Comme sur les autres indices boursiers mondiaux, les entreprises de luxe ont connu des difficultés à Paris : LVMH a perdu 2,64% à 813,90 euros, Kering 2,91% à 498,35 euros et Hermès 2,64% à 1 901,80 euros. Du côté des cosmétiques, L'Oréal a abandonné 1,29% à 399 euros.
Quant aux "craintes concernant un défaut de la dette américaine, qui serait le scénario noir", Arnaud Morvillez estime que tant que la situation ne sera pas plus claire, "le marché ne progressera pas".
Un accord a été conclu samedi entre la Maison-Blanche et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy pour relever le plafond de la dette américaine. Après son approbation en commission mardi soir, le texte attend désormais le feu vert mercredi soir de la Chambre, dont le vote est prévu vers 00h30 GMT.
Le Sénat, légèrement dominé par les démocrates, devra ensuite adopter le texte avant lundi, date à laquelle, selon la secrétaire au Trésor Janet Yellen, les États-Unis pourraient manquer de liquidités si la possibilité d'emprunter n'est pas rétablie.
Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt français ont diminué, le taux pour les emprunts à 10 ans s'établissant à 2,84% contre 2,90% à la clôture.
Capgemini en hausse
Dans un marché à la baisse, le groupe informatique français Capgemini a grimpé de 6,82% à Paris, atteignant 162,80 euros, après avoir annoncé l'extension de son partenariat dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) et de l'analyse de données avec Google Cloud. L'IA est considérée par de nombreux investisseurs comme un marché extrêmement prometteur. Foto-Chabe01, Wikimedia commons.