Les petits commerces ont eu gain de cause et pourront rouvrir dès samedi, première étape d'un déconfinement en trois temps jusqu'au 20 janvier dévoilé mardi par Emmanuel Macron, qui a
lancé un appel à la responsabilité pour les fêtes de Noël.
A l'instar de ce qui est annoncé dans d'autres pays européens, Emmanuel Macron lève les contraintes sur les achats de Noël en rouvrant tous les commerces dits "non essentiels" comme les librairies ou les boutiques de vêtements, jusqu'à 21h00, ou encore les bibliothèques, avec "des protocoles sanitaires stricts" qu'il n'a pas détaillés.
Les organisations patronales ont salué une bonne nouvelle qui laisse toutefois perdurer une grande inquiétude dans les bars et restaurants, appelés à patienter jusqu'au 20 janvier, dernière étape de l'allègement des restrictions instaurées en raison de la deuxième vague du Covid-19.
"C'est une formidable nouvelle pour nos salariés, pour nos clients et pour tous les commerçants de France", s'est réjoui Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, sur BFMTV.
"Dans l'émotion, j'ai applaudi parce que c'est une très bonne décision, c'est une vraie ouverture", approuve Francis Palombi, président de la Confédération des Commerçants de France (CDF). Florent Moreau, président de la Fédération française des artisans fleuristes (FFAF), salue de son côté "une excellente nouvelle".
- Désespoir -
Mais le cœur n'est pas à la fête chez les hôteliers et restaurateurs. "Malgré nos différents appels, le président a été sourd au désespoir exprimé par nos métiers et il a décidé de condamner tout un pan de l'économie", a déploré Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restauration.
"Hélas, ce n'est pas une surprise", a aussi regretté Didier Chenet, président du GNI (Groupement national des indépendants dans l’hôtellerie et la restauration).
Emmanuel Macron a fixé l'horizon d'une réouverture des restaurants au 20 janvier, leur faisant rater l'importante période des fêtes d'une année 2020 catastrophique jusqu'au bout, tandis que les bars et les discothèques, fermées, elles, depuis mi-mars, restent dans le flou. Résigné, Thierry Fontaine, président de l'Umih Nuit, s'est dit "content" d'avoir entendu le mot "discothèques" dans l'allocution présidentielle: "C'est déjà un bon point, on existe".
Le déconfinement partiel sera suivi par un couvre-feu à partir du 15 décembre. Mais le président a appelé les Français à la responsabilité pour les fêtes de fin d'année car le virus, a-t-il dit, "demeure très présent".
"Nous devons tout faire pour éviter une troisième vague, un troisième confinement", a insisté le chef de l'Etat
Réclamée notamment par des catholiques alors que des milliers de fidèles ont manifesté dans tout le pays pour réclamer le retour des messes, la réouverture des lieux de culte sera effective ce week-end mais "dans la stricte limite de trente personnes".
- Echec interdit -
Insuffisant pour la Conférence des évêques de France (CEF, catholiques) qui s'est dite "déçue et surprise" par cette jauge. Elle rappelle avoir proposé aux autorités "une occupation partielle de l'église au tiers de la capacité habituelle".
"Il faudra continuer à rester chez soi, à télétravailler quand cela est possible, à renoncer aux réunions privées, aux rassemblements familiaux, à tous les déplacements non nécessaires", a énuméré le président de la République.
Alors que la France a franchi mardi la barre des 50.000 décès liés au coronavirus, une campagne de vaccination "massive" mais non obligatoire pourrait débuter "fin décembre début janvier", en commençant par les plus fragiles et sous réserve du feu vert des autorités sanitaires. La France a, avec l'Union européenne, "sécurisé le nombre de doses" nécessaires, a assuré Emmanuel Macron
Après les ratés sur les masques et les tests, l'exécutif sait qu'il ne peut échouer sur le sujet des vaccins, d'autant que les sondages montrent une population sceptique sur l'intérêt de se faire vacciner.
Pour garantir la transparence de la vaccination, un "collectif de citoyens" permettra d'y associer la population.
Pour les tests, le chef de l'Etat promet en janvier un délai maximum de 24 heures pour les résultats, dont la lenteur a fait échouer jusqu'ici la stratégie de dépistage et d'isolement des malades. Il promet aussi une large utilisation des tests antigéniques rapides et a rappelé l'importance d'utiliser l'application TousAntiCovid, déjà téléchargée par "près de 10 millions" de Français.