La France et le Vanuatu ont demandé jeudi aux acteurs mondiaux une action immédiate face au changement climatique, lors d'une visite d'Emmanuel Macron dans cet État insulaire de l'océan
Pacifique. L'élévation du niveau de la mer est une des grandes menaces auxquelles font face les pays de la région.
Pour "une action immédiate face au changement climatique" : la France et le Vanuatu ont lancé, jeudi 27 juillet, un appel commun à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans l’archipel du Pacifique, illustration de la diplomatie environnementale que le président français veut renforcer dans cette région.
Dans cet "appel d’Ifira", du nom d’un îlot face à Port-Vila, la capitale vanuataise, les deux pays demandent à tous les acteurs mondiaux d’"accroître considérablement les ressources mobilisées en faveur des pays et des communautés vulnérables".
Ils plaident pour une accélération de "la transition énergétique à l’échelle mondiale en abandonnant progressivement les énergies fossiles", et se disent "favorables à une réforme ambitieuse de l’architecture financière internationale qui prenne en compte les vulnérabilités face aux changements climatiques" – un projet défendu par le chef de l’État français lors d’un sommet organisé en juin à Paris.
France et Vanuatu soulignent aussi "la nécessité urgente de faire face aux conséquences des changements climatiques" et notamment "l’élévation du niveau des mers" qui menace des îles de la région. Parmi les "priorités" évoquées, figure aussi "la protection de la biodiversité marine, notamment s’agissant des grands fonds marins" dont ils veulent bannir totalement "l’exploitation".
Le climat, l'un des axes de la stratégie française en Asie-Pacifique
Emmanuel Macron, arrivé mercredi soir de Nouvelle-Calédonie et qui poursuivra sa tournée jeudi soir et vendredi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, est le premier président français à se rendre dans des pays non français du Pacifique. Le général de Gaulle avait fait un déplacement au Vanuatu en 1966, à l’époque où c’était encore un condominium franco-britannique.
Dans un discours à Nouméa mercredi, le président français a expliqué vouloir faire du climat un des principaux axes de sa stratégie pour l’Asie-Pacifique, qui vise à positionner la France comme "puissance d’équilibre", pour proposer "une alternative" face à l’influence croissante de la Chine, que les États-Unis tentent aussi de contrer.
"Notre réponse en matière de climat, comme puissance indopacifique, fait le mariage, justement, d’une Nation qui sait réconcilier la voix de peuples autochtones et d’une grande puissance scientifique", a plaidé mercredi le chef de l’État.
Le Premier ministre du Vanuatu, Ishmael Kalsakau, avait exhorté en mars à l’ONU les dirigeants du monde à "réagir, et vite", contre le changement climatique pour éviter "l’Apocalypse".
Il avait alors réussi à faire adopter une résolution par l’Assemblée générale des Nations unies demandant l’avis de la Cour internationale de Justice sur les obligations climatiques des États. Foto-Phillip Capper from Wellington, New Zealand, Wikimedia commons.