Plus tôt cette semaine, un canot transportant environ 70 migrants a quitté une plage du nord de la France, échappant à la police pour traverser la Manche — un épisode de plus dans une
vague record de traversées cette année. Le Premier ministre britannique Keir Starmer fait désormais face à une pression croissante de la part de ses opposants politiques, qui lui rappellent sa promesse de démanteler les réseaux de trafic d’êtres humains.
Lors d’un prochain sommet bilatéral, la France et le Royaume-Uni devraient proposer de nouvelles mesures permettant à la police française d’intercepter ces soi-disant « bateaux-taxis » jusqu’à 300 mètres du rivage. Actuellement, les agents n'ont le droit d'intervenir que si des vies sont directement menacées.
Cependant, de nombreux observateurs doutent de la faisabilité du projet. Julien Soir, un responsable syndical de la police à Lille, a déclaré qu’il serait « impossible » à mettre en œuvre, invoquant un manque de formation, d’équipement et de couverture le long des 180 km de côte. Les agents s’inquiètent aussi des risques pour leur sécurité et des éventuelles conséquences juridiques si des migrants sont blessés lors d’interventions.
Angele Vettorello, de l’association Utopia 56 basée à Calais, a indiqué que l’augmentation des patrouilles et les drones financés par les Britanniques n’ont pas freiné les traversées. Elle a averti que cette nouvelle approche pourrait rendre un voyage déjà dangereux — qui a coûté la vie à 73 personnes l’année dernière — encore plus meurtrier.
Les migrants restent déterminés, la droite progresse
Les arrivées continues de migrants ont alimenté la montée du parti Reform UK de Nigel Farage, qui a dépassé le Parti travailliste dans certains sondages. Farage prône l’utilisation de la marine pour renvoyer les embarcations vers la France — une mesure que les experts estiment impossible sans l’accord des autorités françaises.
Depuis le début de l’année 2025, près de 20 000 migrants ont traversé la Manche à bord de petites embarcations, soit une augmentation de 50 % par rapport à la même période en 2024. Les autorités attribuent cette hausse en partie à un temps particulièrement clément.
Selon Peter Walsh, expert en migration à l’Université d’Oxford, l’interception maritime pourrait réduire temporairement les traversées mais ne résoudra pas les causes profondes telles que les conflits mondiaux et l’attrait du Royaume-Uni en tant que pays anglophone. Le Royaume-Uni cherche également à relancer un accord de retour des migrants avec la France, perdu après le Brexit. Photo by ukhomeoffice, Wikimedia commons.

















































































































































































