La France maintiendra un contingent de 80 militaires en Côte d'Ivoire, principalement à des fins de formation, alors qu'elle transfère le contrôle d'une base militaire clé à Abidjan.
Cette décision s'inscrit dans le cadre de la réduction plus large de la présence militaire française en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.
Lors d'une cérémonie à Abidjan jeudi, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a souligné que la France ne se retirait pas entièrement du pays. "Nous ne disparaissons pas", a-t-il déclaré, précisant que le personnel restant constituerait "la base d'un détachement conjoint" chargé de fournir de la formation et du soutien selon les besoins. Il a ajouté que ces besoins seraient continuellement réévalués.
Ancienne puissance coloniale, la France maintient une présence militaire en Côte d'Ivoire depuis des décennies. Les forces françaises ont joué un rôle crucial en soutenant l'accession au pouvoir du président Alassane Ouattara en 2011 après que son prédécesseur, Laurent Gbagbo, eut refusé de concéder sa défaite lors de l'élection de 2010.
Fin novembre, des sources avaient indiqué à Reuters que la France envisageait de réduire sa présence militaire en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, passant d'environ 2 200 soldats à environ 600, y compris ceux présents en Côte d'Ivoire. Cette réduction intervient alors que la Russie étend son influence dans la région.
Ouattara a confirmé en décembre que les forces françaises se retireraient de Côte d'Ivoire. Ce désengagement fait suite aux retraits militaires français du Mali, du Burkina Faso et du Niger après une série de coups d'État et une montée du sentiment antifrançais.
De même, la France a commencé à retirer ses troupes du Tchad en décembre après que le gouvernement tchadien a mis fin brusquement à son accord de coopération en matière de défense avec Paris. Le Tchad était un allié clé de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme islamiste dans la région.
Le réajustement de la stratégie militaire française marque un changement dans son approche de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale, où les dynamiques géopolitiques évoluent rapidement.