Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a accordé un entretien à France 24. Il s'exprime quelques jours après une surprise politique française : donné favori dans les
sondages, le Rassemblement National n'a finalement obtenu que la troisième place à l'issue des législatives. "Comme beaucoup de Français, je peux dire ouf", a-t-il réagi. Mais, "nous sommes en sursis", prévient l'imam, rappelant que 10,1 millions de Français ont voté pour le parti d'extrême droite. Dans notre société, en outre, "l'antisémitisme est une vraie plaie", déplore aussi Chems-Eddine Hafiz.
L'antisémitisme n'est "pas du tout" un problème résiduel en France pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui s'exprimait depuis le plateau de France 24.
Celui qui est pointé du doigt pour ce qu'il est - juif, musulman, athée ou autre - "je veux être à ses côtés pour le défendre", a-t-il encore déclaré.
"Mais il faut continuer à travailler", a prévenu l'avocat franco-algérien : il ne faudrait pas qu'une partie de la communauté nationale nous pousse [les musulmans] à l'extérieur".
"J'ai peur pour mes enfants"
En réponse à la victoire de l'extrême droite aux élections européennes, le président français Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale, le 9 juillet. Depuis, "la parole raciste s'est complètement libérée", s'est alarmé Chems-Eddine Hafiz.
"J'ai peur pour mes enfants, pour ceux qui ont aujourd'hui dix, douze ans, qui sont Français [et musulmans, NDLR], qui se sentent une âme française", et à qui on signifie "qu'il faut qu'ils partent ailleurs", a confié l’imam.
Pour lui, les musulmans sont "partie prenante du contrat social français". "Et moi, (ce contrat social) je veux qu'on le signe des deux mains", a insisté le recteur. Foto-Quinn Dombrowski from Berkeley, USA, Wikimedia commons.