Un record de participation avec 33 skippers dont six femmes prêts à en découdre, une dimension internationale, des bateaux "volants" et une fête qui se veut populaire malgré la crise
sanitaire: le décor de la 9e édition du Vendée Globe est planté à deux mois du départ.
Les acteurs de ce tour du monde en solitaire et sans escale, étaient réunis jeudi au palais Brongniart à Paris pour une rampe de lancement avant un départ donné le 8 novembre aux Sables d'Olonne (Vendée).
Masqués, tenus à bonne distance les uns des autres, les protagonistes se sont livrés à l'exercice en présentiel à l'exception d'Yves Auvinet, président du Conseil départemental de la Vendée et de la SAEM Vendée, organisatrice de l'événement, considéré comme cas contact au Covid-19 mais testé négatif.
Il a indiqué que le protocole sanitaire pour le village était "en cours de finalisation afin qu'un maximum de personnes puissent profiter de ce Vendée Globe". "L'accueil sera limité à 5.000 personnes avec une gestion des flux en temps réel, des réservations à opérer pour accéder au village. Tout ça est à préciser".
Le Vendée Globe, événement quadriennal à bord de monocoques de la classe Imoca (18,28 m), a enregistré un nombre record de candidats, dont 18 feront pour la première fois cette circumnavigation de 40.075 kilomètres théoriques (21.638 milles nautiques).
- "Un truc différent" -
Avec notamment huit bateaux de toute dernière génération, celle des "foilers", les "bateaux volants" (les foils étant des appendices qui élèvent le bateau au dessus de l'eau pour le faire filer à toute vitesse).
Parmi cette nouvelle flotte, le grand favori Jérémie Beyou (Charal) aborde son 4e Vendée Globe avec petit goût "bizarre" en raison d'une préparation perturbée par la pandémie.
"Ce n'est quand même pas comme d'habitude, on a été confiné pendant deux mois, on rajoute des contraintes supplémentaires. Y a un truc différent", confie à l'AFP Beyou, qui se mettra en quarantaine avant départ pendant 7 jours.
"Ce n'est pas rien de se balancer tout seul autour du monde pendant trois mois. T'as besoin de voir les gens avant, ton entourage, ta routine et il faut switcher de tout ça. Ca va plus ressembler à la vie d'un spationaute", poursuit-il.
Autre marin à la barre d'un "foiler" et Sablais d'origine, Sébastien Simon (Arkéa - Paprec) envisage de faire bien plus que sept jours de quarantaine pour ne pas risquer de compromettre son premier Vendée Globe.
"S'il y a un cas de Covid chez l'un de mes proches, je ne pars pas. Je ne veux pas anéantir quatre ans de travail", prévient Simon, qui espère que "le Vendée Globe restera populaire sinon il perdra de sa magie".
"J'aurais le sentiment de me faire voler mon Vendée Globe. Partir dans l'anonymat, ce serait rude", explique-t-il.
- "Sur le bon chemin" -
Au lieu des 100.000 à 200.000 personnes habituellement massés le long du chenal emprunté par les bateaux avant le départ, ils seront cette fois assurément moins nombreux.
"Je n'ai aucune idée de ce à quoi ça va ressembler, ça va être un moment fort même s'ils seront moins nombreux, ce sera un moment extraordinaire, un moment attendu depuis 4 ans, ça ne peut être que magique même si ce sera spécial", glisse la jeune Alexia Barrier (TSE - 4myplanet), l'une des six femmes engagées.
Aucune femme ne s'était élancée en 2016/2017.
"On est sur le bon chemin, mais en même temps on est six femmes sur 33 participants. Je vous laisse y réfléchir", a voulu relativiser Isabelle Joschke (MACSF), navigatrice franco-allemande.
Il y aura aussi de nombreux skippers étrangers qui espèrent devancer les Français, ce qui n'est encore jamais arrivé depuis la création en 1989. afp
Le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss), deuxième en 2016/2017, pourrait bien être le trouble-fête, suivi de la Britannique Samantha Davies (Initiatives Coeur), qui aura entre autres pour rival son mari, Romain Attanasio (Pure – Best Western).