Un tribunal de Paris a condamné vendredi Bernard Squarcini, l'ancien directeur des services de sécurité intérieure de la France, pour détournement de ressources publiques afin de bénéficier au
géant du luxe LVMH (MC.PA). Le procès a révélé l'ampleur des efforts déployés par le plus grand conglomérat de luxe au monde pour protéger son image.
Squarcini, qui a dirigé l’agence de sécurité intérieure française de 2008 à 2012, a ensuite travaillé en tant que consultant en sécurité pour LVMH.
Le tribunal l'a également reconnu complice de la surveillance illégale du député français François Ruffin — qui était alors activiste — ainsi que des membres de son journal de gauche Fakir. Cette surveillance visait Ruffin et son équipe alors qu'ils prévoyaient de perturber une assemblée d’actionnaires de LVMH et préparaient leur documentaire satirique Merci Patron.
Squarcini a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et à une amende de 200 000 euros (217 300 dollars). Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel du verdict.
Lors du procès, le président-directeur général de LVMH, Bernard Arnault, a témoigné en affirmant ne pas avoir été informé de la surveillance illégale, qui avait été ordonnée il y a près de dix ans par un proche collaborateur décédé en 2018.
L'avocat de Ruffin, Benjamin Sarfati, a salué la décision du tribunal.
"Nous sommes satisfaits de ce jugement, qui constitue un avertissement. Toutefois, nous regrettons que M. Bernard Arnault ne fasse pas partie des prévenus", a déclaré Sarfati.
Le témoignage d’Arnault a parfois été tendu, le milliardaire notoirement discret exprimant son agacement face aux questions de l'équipe juridique de Ruffin.
LVMH, qui avait accepté en 2021 un règlement de 10 millions d’euros pour clore une enquête pénale sur son implication dans l’affaire, a refusé de commenter la décision du tribunal.