Lors de ses traditionnels vœux aux armées prononcés lundi, le président Emmanuel Macron a souligné "l'accumulation des menaces" qui contraint la France à s'adapter.
Il a demandé au gouvernement et à l'état-major des armées de lui présenter des propositions d'ici mai pour "mobiliser" plus de jeunes volontaires "en renfort des armées".
"Ne nous leurrons pas" : le conflit en Ukraine "ne se terminera pas demain ni après-demain". Le lundi 20 janvier, Emmanuel Macron a évoqué un projet encore flou visant à "mobiliser" davantage de jeunes volontaires pour venir "en renfort des armées" en cas de besoin, dans un contexte d’"accélération des périls" depuis le début de la guerre en Ukraine. Il a également plaidé pour "davantage de programmes communs" au sein de l'Union européenne (UE) pour concevoir l'armement du futur.
Dans ses vœux traditionnels aux armées, près de Rennes, le chef de l'État a mis l'accent sur "l'accumulation des menaces" qui impose à la France de se réajuster. À cet effet, il a lancé une actualisation de la Revue stratégique pour établir de nouvelles priorités de défense et a appelé à un "réveil stratégique européen".
Proposer un engagement fort à la jeunesse
Emmanuel Macron a déclaré vouloir offrir "à notre jeunesse un engagement fort" pour leur permettre "de choisir de servir". Actuellement, "nous nous contentons d'un recensement et d'une journée défense et citoyenneté", ce qui est "insuffisant", selon le président.
Il a rappelé que la mobilisation des jeunes était au cœur de "l'ambition du Service national universel" (SNU), un projet qu’il affectionne. Initialement prévu pour être généralisé à la rentrée 2026, le SNU semble aujourd'hui freiné par des contraintes budgétaires et politiques. Emmanuel Macron, tout en reconnaissant ces défis, ouvre désormais la voie à un projet alternatif.
Adapter les dispositifs aux "périls de l'époque"
Sans réintroduire un service national obligatoire, le président a demandé au gouvernement et aux armées de formuler des propositions d'ici mai pour permettre "à une jeunesse volontaire d'apprendre avec les armées et de renforcer leurs rangs".
Il a esquissé l'idée d'une réserve de professionnels en appui des forces armées, expliquant que la Journée défense et citoyenneté serait rénovée pour devenir un moment d'interaction renforcée avec les armées. Parmi les 800 000 jeunes participant chaque année, certains pourraient se porter volontaires pour répondre à l'appel de la Nation.
La France vise un effectif de 210 000 militaires d'active et 80 000 réservistes d'ici 2030.
Vers un "réveil stratégique européen"
Plus largement, Emmanuel Macron a lancé une nouvelle Revue stratégique pour s'adapter aux "périls de l'époque". Il a réitéré que l’Europe devait se préparer à un désengagement potentiel des États-Unis, un phénomène qui pourrait s'accentuer sous la présidence de Donald Trump.
Le président a défendu les investissements français dans la défense, avec 413 milliards d'euros alloués dans la loi de programmation militaire 2024-2030. Il a également plaidé pour une "préférence européenne" dans l'acquisition d'équipements militaires et pour "plus de programmes communs" au sein de l'UE.
Pour conclure, Emmanuel Macron a choisi de présenter ses vœux à Cesson-Sévigné, où se situe le Commandement de l'appui terrestre numérique et cyber, afin de mettre en lumière "l'innovation". Cette thématique sera également centrale lors d’un sommet sur l'intelligence artificielle qu’il organise les 10 et 11 février à Paris. Foto-Remi Jouan, Wikimedia commons.