Lors d'une visite d'État à Paris jeudi, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a appelé le président français Emmanuel Macron à soutenir l'accord commercial tant attendu entre l'Union
européenne et le bloc sud-américain du Mercosur.
La France s’est systématiquement opposée à la ratification de cet accord, invoquant des inquiétudes selon lesquelles un afflux de produits agricoles meilleur marché en provenance des pays du Mercosur — Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay — menacerait les agriculteurs européens.
« Ouvre un peu ton cœur à cette opportunité de finaliser cet accord avec notre cher Mercosur », a plaidé Lula lors d’une déclaration conjointe à la presse. Il a soutenu que cet accord serait une réponse forte à la montée du protectionnisme mondial, en faisant référence aux droits de douane instaurés sous l’ancien président américain Donald Trump.
« Cet accord serait la réponse la plus forte que nos régions puissent offrir face à l’incertitude provoquée par le retour de l’unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire », a déclaré Lula.
Macron, toutefois, a maintenu ses réserves. Il a souligné le décalage entre les réglementations environnementales européennes et celles du Mercosur, et a mis en doute l’équité de soumettre les agriculteurs français à une telle concurrence.
« Je ne sais pas comment expliquer à mes agriculteurs que, au moment où je leur demande de respecter davantage de normes, j’ouvre massivement mon marché à des gens qui ne respectent pas du tout ces normes », a déclaré Macron. « C’est pourquoi j’ai dit plus tôt que nous devons améliorer cet accord. »
Alors que des pays comme l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal ont exprimé un fort soutien à l’accord, la France reste fermement opposée à sa version actuelle. Pour que le pacte commercial entre en vigueur, il doit être approuvé par au moins 15 des 27 États membres de l’UE, représentant un minimum de 65 % de la population du bloc.