Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma (CNC), a été condamné vendredi 28 juin par le tribunal correctionnel de Nanterre à trois ans de prison,
dont un an ferme, pour avoir agressé sexuellement son filleul en août 2020. À la suite de cette décision judiciaire, il a annoncé sa démission.
Le tribunal a jugé la version du plaignant plus crédible que celle du patron du CNC, soulignant qu'il avait exercé un véritable ascendant sur son filleul.
Dominique Boutonnat a également été soumis à une interdiction de contact avec la victime pour une durée de trois ans.
Dans un courriel envoyé par le secrétariat de la présidence du CNC immédiatement après le jugement, Dominique Boutonnat a réaffirmé son innocence concernant les faits qui lui sont reprochés, tout en annonçant son intention de faire appel de la décision et de démissionner simultanément de la direction du puissant Centre.
Me Caroline Toby, avocate de la victime, a commenté que cette affaire illustre parfaitement ce qu'est une agression sexuelle, soulignant que l'abus d'autorité et l'emprise ont été reconnus par la justice.
Malgré sa mise en examen en février 2021, Dominique Boutonnat avait été maintenu à son poste par l'exécutif en juillet 2022 à la tête du CNC. Cette décision avait suscité des appels à sa démission de la part de la CGT-spectacle en octobre 2022 et du collectif 50/50, qui prône l'égalité, la parité et la diversité dans l'industrie cinématographique et audiovisuelle.
Judith Godrèche, actrice engagée contre les violences sexuelles dans le cinéma, notamment envers les mineurs, s'était également opposée au maintien de Dominique Boutonnat à son poste, demandant son retrait lors d'une intervention au Sénat le 29 février. Foto-CNC, Wikimedia commons.