Les rapports de violations du principe de la laïcité ont augmenté en France au cours de l'année écoulée. Le nouveau Ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, entend résoudre une situation que son
prédécesseur avait laissée en partie à la discrétion des chefs d'établissement.
Gabriel Attal a pris une décision tranchée. Le Ministre de l'Éducation de la France a annoncé que "le port d'une abaya à l'école ne sera plus autorisé", comme il l'a déclaré lors du journal télévisé de TF1 le dimanche 27 août. Il a souligné que cette règle est "nécessaire et équitable", ajoutant, "Lorsque l'on pénètre dans une salle de classe, la religion des élèves ne devrait pas être identifiable à travers leur tenue." Attal avait déjà donné des instructions claires aux responsables de l'éducation régionaux lors de sa réunion avec eux le jeudi, en déclarant, "Lorsque les principes de la République sont mis à l'épreuve, nous devons rester unis."
Depuis près d'un an, les chefs d'établissement et les administrateurs scolaires recherchent des "instructions claires" sur le fait de savoir si les abayas (longues robes portées habituellement par-dessus d'autres vêtements) ou les qamis (longues tuniques pour les hommes) manifestent ou non une affiliation religieuse, conformément à la loi de mars 2004 interdisant les symboles religieux dans les écoles. Une note confidentielle du Conseil des conseillers à la laïcité et aux valeurs de la République de France recommandait une position ferme dès juin 2022, afin d'éviter de laisser la prise de décision uniquement aux responsables de la gestion, selon Alain Seksig, le secrétaire général du conseil.
Cependant, l'ancien Ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, a préféré ne pas prendre de décision définitive. En novembre 2022, il a émis une circulaire pour "guider" les chefs d'établissement et expliquer les étapes à suivre pour qu'ils prennent leur propre décision. Ce sujet a également suscité des discussions au sein de la communauté musulmane elle-même. En juin, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a déclaré que l'abaya "n'est pas un symbole religieux musulman" et que "dans la tradition musulmane (...), un vêtement de quelque nature que ce soit n'est pas en soi un symbole religieux."
La marge d'interprétation laissée par Ndiaye aux chefs d'établissement a peut-être conduit certaines écoles à interdire cette tenue tandis que d'autres l'ont autorisée. Didier Georges, directeur d'école et secrétaire national du syndicat SNPDEN-UNSA des enseignants, a souligné, "Nous ne voulons pas être les arbitres de l'incertitude. Cela pourrait potentiellement nous mettre en danger, car nous nous tenons aux entrées de nos établissements chaque matin."