Groupe de défense des droits des musulmans en appel contre l'interdiction de l'abaya dans les écoles françaises, portant le débat devant la plus haute juridiction.
À la suite de l'interdiction par le gouvernement du port de l'abaya et du khamis dans les écoles publiques, une organisation a déposé un appel, entraînant une audience devant la plus haute juridiction administrative de France. La discussion de deux heures à Paris le mardi 5 septembre, concernant le port de l'abaya dans les écoles françaises, a été marquée par la tension, la passion et parfois même le désordre. Les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, représentant l'organisation Action Droits des Musulmans (ADM) créée en 2015 pour lutter contre les mesures perçues comme islamophobes, ont déposé l'appel. Leur appel demandait la suspension de la directive du ministère de l'Éducation interdisant le port de l'abaya et du khamis dans les écoles.
Cinq représentants du ministère de l'Éducation étaient présents pour défendre l'interdiction. Cependant, seul Guillaume Odinet, directeur des affaires juridiques, a pris la parole au nom du gouvernement. À noter que, outre Sihem Zine, la fondatrice de l'ADM, et un juge assistant, qui n'ont pas pris la parole mais ont aidé le président de l'audience à résumer les débats, la discussion sur les vêtements portés par les jeunes femmes musulmanes était exclusivement masculine.
Pour qu'un appel soit accepté, deux conditions doivent être remplies : l'urgence d'agir en raison de la partialité et une violation grave et manifestement illégale des droits fondamentaux. Les deux parties ont vivement débattu de ces aspects, étroitement surveillées par Pierre Collin, qui a souvent tenté de recentrer les discussions. L'organisation Jeunesse France Harcèlement, dédiée à la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement, avait cherché à se joindre à l'appel avant les débats, mais leur soumission a été jugée irrecevable en raison d'un manque de pertinence juridique.
Au cours de son argumentation, Brengarth a souligné que le gouvernement avait opéré un changement politique majeur en interdisant complètement l'abaya dans les écoles, un jour seulement avant le début de la nouvelle année scolaire. Cela marquait une rupture par rapport à l'année scolaire précédente, lorsque l'interdiction était à la discrétion des chefs d'établissement. Par conséquent, il est urgent de traiter cette question pour éviter l'exclusion de dizaines, voire de centaines d'élèves. En réponse au mémoire de la défense, l'avocat a cité plusieurs cas de jeunes filles empêchées d'assister aux cours le premier jour de l'année scolaire, comme rapporté par l'association ADM lundi soir. Foto-Hans Braxmeier, Wikimedia commons.