Un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire a révélé que l'eau potable distribuée en France est largement contaminée par le métabolite du chlorothalonil
R471811, un fongicide interdit depuis 2020.
Cela est le signe que les traces de pesticides persistent dans l'environnement même longtemps après la fin de leur utilisation. L'Anses a étudié des prélèvements d'eau sur tout le territoire français, y compris en Outre-mer, à la recherche de 157 pesticides et de leurs métabolites. Le métabolite du chlorothalonil R471811 est le plus fréquemment retrouvé et conduit à des dépassements de la limite de qualité dans plus d'un prélèvement sur trois.
Ce métabolite est issu de la dégradation dans l'environnement du chlorothalonil, un fongicide pourtant interdit en France depuis 2020. Les autorités françaises avaient été alertées de sa présence fréquente dans les eaux de consommation suisses. Les résultats de l'Anses ont montré que certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l'environnement plusieurs années après l'interdiction de la substance active dont ils sont issus.
La Commission européenne avait cité les conclusions de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui estimait que le chlorothalonil "devrait être classé comme cancérogène de catégorie 1B". L'Anses avait également identifié des "tumeurs rénales chez le rat et la souris". Les autorités compétentes n'ont pas réagi aux révélations de l'Anses. Foto- José Manuel Suárez, Wikimedia commons.