La police française a interpellé vendredi un Palestinien originaire de Gaza après que le rabbin Elie Lemmel a été frappé avec une chaise dans la banlieue parisienne de Neuilly-sur-Seine,
marquant la deuxième agression contre lui en une semaine et accentuant les inquiétudes face à la montée de l'antisémitisme en France.
Lemmel, un rabbin influent avec une importante présence sur les réseaux sociaux, était assis à la terrasse d’un café lorsqu’il a été frappé à la tête. Quelques jours plus tôt, il avait signalé avoir été frappé au ventre par un agresseur inconnu à Deauville, en Normandie. Dans une publication en ligne, Lemmel a raconté avoir été frappé et insulté dans une langue qu’il ne reconnaissait pas.
« Jusqu’à présent, je n’avais jamais été agressé physiquement », a-t-il déclaré à Reuters. « Mais avec ma barbe et ma kippa, je craignais malheureusement que ce soit la raison. C’est tellement honteux. »
La France abrite la plus grande population juive d’Europe — plus de 440 000 personnes. En 2024, le pays a enregistré 1 570 actes antisémites, représentant plus de la moitié des crimes haineux liés à la religion, selon le ministère de l’Intérieur.
L’agression a suscité l’indignation des dirigeants français. « Cet acte nous dégoûte. Je tiens à exprimer notre solidarité avec lui », a publié sur X le Premier ministre Gabriel Attal, dont le père était juif. « L’antisémitisme, comme toute haine, est un poison mortel pour notre société. Nous le combattrons toujours. »
Les autorités ont indiqué que le suspect, un homme de 28 ans né à Rafah, dans la bande de Gaza, était en possession de documents rédigés en allemand et faisait l’objet d’une évaluation psychiatrique. Il est actuellement détenu dans un commissariat local. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que l’homme « n’avait rien à faire en France ».
On ne sait pas encore si l’agresseur a prononcé des paroles pendant l’incident.
Cette attaque contre Lemmel survient dans un contexte de recrudescence mondiale des actes antisémites, souvent liés aux manifestations pro-palestiniennes. Certains observateurs en France ont établi un lien entre cette agression et cette tendance croissante.
« Attaquer un rabbin, c’est viser le symbole le plus visible de l’identité juive », a écrit sur X Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). « Soyons clairs : rien — pas même la solidarité avec les Palestiniens — ne peut justifier l’agression d’un rabbin. Aujourd’hui, la haine d’Israël est devenue le carburant de la haine des Juifs. »
Cet incident survient après une agression similaire en mars, lorsque le grand rabbin d’Orléans a été agressé physiquement et insulté verbalement alors qu’il se promenait avec son jeune fils un jour de Shabbat. Plus tôt cette semaine, plusieurs lieux juifs à Paris ont été dégradés à la peinture verte — un acte largement dénoncé comme antisémite par des organisations juives, des associations de vigilance et des responsables politiques. Foto- Quinn Dombrowski from Berkeley, USA, Wikimedia commons.