Emmanuel Macron est en quête de rebond après le fiasco des rencontres de Saint-Denis. Le président français, ne renonçant pas à résoudre la crise démocratique, envisage désormais
d'organiser des "grands débats décentralisés sur l'unité nationale".
Au lendemain des premières rencontres à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où Emmanuel Macron s'est réuni avec les chefs de parti le 30 août, l'Élysée parlait d'un "moment politique majeur, d'unité, de reconnaissance et de responsabilité". Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique, se réjouissait de ce "processus sans précédent" qui "pourrait bien laisser une marque dans l'histoire".
Cependant, après les dernières rencontres qui se sont déroulées dans les mêmes lieux de l'abbaye royale le 17 novembre, aucun écho similaire ne s'est fait entendre. En raison de l'absence de la moitié des partis d'opposition - La France insoumise, le Parti socialiste et Les Républicains (LR) -, cette "initiative politique d'envergure" a stagné. Le désistement du président de LR, Eric Ciotti, dont le soutien est vivement recherché par l'exécutif depuis un an et demi, a pris de court le président français. "Vous ne pouvez pas faire ça !", lui a lancé le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, au téléphone, après que M. Ciotti a annoncé qu'il ne se rendrait pas à Saint-Denis. Ni le président ni son proche collaborateur n'avaient anticipé ce revirement.
Le boycott de ces partis a empêché tout consensus lors de la réunion du 17 novembre, excepté sur l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution et sur la tenue d'"assises de la diplomatie parlementaire et de la coopération décentralisée", dont le principe avait déjà été approuvé en août. Faute d'accord, il n'y aura pas de révision constitutionnelle permettant d'élargir le champ du référendum aux sujets de société ou de faciliter la mise en œuvre du référendum d'initiative partagée.
Foto-Jacques Paquier, Wikimedia commons.