L'ancien président français Nicolas Sarkozy comparaît une fois de plus devant le tribunal, avec le début de son procès en appel le mercredi 8 novembre. Cet appel fait suite au verdict initial du
scandale "Bygmalion", nommé d'après la société qui a organisé les rassemblements de Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012. En septembre 2021, l'ancien président avait été condamné à un an de prison pour avoir dépassé la limite légale des dépenses de campagne.
Sarkozy sera rejugé aux côtés de neuf autres prévenus, tous condamnés lors du premier procès. Ils font face à des chefs d'accusation comprenant la fraude ou la complicité de fraude, la rupture de confiance, la dissimulation, la contrefaçon, l'utilisation ou la dissimulation de la contrefaçon, et la complicité de dépassement du plafond des dépenses électorales. Les neuf prévenus sont d'anciens membres du parti UMP de Sarkozy et de sa campagne, des employés de la société Bygmalion et de sa filiale Event & Cie, ainsi que des membres de l'équipe de campagne du candidat. Ils sont accusés d'avoir participé à la mise en place d'un système de fausses factures destiné à dissimuler les véritables dépenses de la campagne, qui s'élevaient à 42,8 millions d'euros, soit près du double du plafond légal de 22,5 millions d'euros pour une campagne présidentielle.
Lors du premier procès, Sarkozy a tenté de se distancer de l'affaire, suggérant qu'elle ne le concernait pas ou seulement de manière très lointaine. Il n'a assisté qu'à un jour de l'audience, le jour où il devait être interrogé. Il a rejeté la responsabilité sur l'UMP, dirigée à l'époque par son rival, Jean-François Copé, qui entretenait des liens étroits avec les directeurs de Bygmalion.
Au tribunal, Sarkozy a argumenté : "Suis-je celui qui obtient les devis ? Non. Suis-je celui qui signe les factures ? Non. Ai-je une responsabilité politique ? Oui. C'est moi qui ai lancé le 'Sarkothon' [campagne de collecte de fonds] et qui ai récolté 12 millions d'euros pour payer [pour rembourser la dette de campagne]. Et j'ai payé 350 000 euros de ma poche. Ai-je une responsabilité pénale ? Non."