Geoffroy Lejeune, encensé par l'extrême droite, a été nommé vendredi à la tête du JDD. Ce journaliste trentenaire a connu une ascension fulgurante et se présente volontiers comme un
mousquetaire luttant contre le progressisme et "pour la France".
"L'aventure n'est pas terminée, nous nous retrouverons bientôt ailleurs", a-t-il écrit sur Twitter lundi, après avoir été licencié de l'hebdomadaire d'extrême droite Valeurs actuelles.
Trois jours plus tard, Le Monde a révélé sa possible arrivée au Journal du dimanche (JDD), ce qui a déclenché une grève quasi-unanime au sein de la rédaction. Cette grève a été reconduite vendredi, quelques heures avant l'officialisation de sa nomination.
La rédaction craint un virage à droite pour le journal, qui est désormais contrôlé par Vincent Bolloré, un milliardaire aux opinions ultra-conservatrices.
Geoffroy Lejeune se revendique comme une cible, paraphrasant Cyrano, "l'homme du panache français", dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux fin octobre.
Les médias le décrivent comme ayant une "capacité de rebond" et une "énergie assez hallucinante". Cependant, un ancien collaborateur le décrit comme un "enfant gâté" qui a transformé Valeurs actuelles en une "secte" et le compare à un "gamin dans Astérix qui fait des crises en permanence".
À la tête de Valeurs actuelles depuis 2016, Lejeune a fait du magazine un soutien du candidat d'extrême droite Éric Zemmour lors de l'élection présidentielle de 2022, sept ans après lui avoir consacré un livre où il le voyait élu.
Lejeune entretient également une amitié avec Marion Maréchal, une autre figure de l'extrême droite, petite-fille de Jean-Marie Le Pen, qu'il connaît depuis l'adolescence.
Il revendique une "volonté de conquête" idéologique et affirme vouloir faire progresser ses idées dans le débat public. Il critique la "bien-pensance relativiste, progressiste et mollassonne" et dénonce l'"échec des gouvernements de centre droit ou de centre gauche", l'"immigration massive" et l'"asphyxie fiscale".
Geoffroy Lejeune est habitué des plateaux télévisés et maîtrise les codes de communication modernes, notamment sur Twitter. Il a également monté sur scène avec une guitare lors d'une soirée de débats organisée par Valeurs actuelles pour pasticher une chanson de Vianney.
Son efficacité médiatique lui a valu de nombreux admirateurs à droite de la droite. Après son licenciement de Valeurs actuelles, Philippe de Villiers a tweeté : "Tu es l'honneur du journalisme français (...) Tes amis sont fiers de l'amitié que tu leur donnes et de la voie que tu traces". Foto- Wikimedia commons.