Plus de 366 000 visas ont été accordés à des citoyens de pays musulmans et africains pendant le mandat du gouvernement Droit et Justice (PiS) en Pologne.
Cette révélation choquante a été mise en lumière après que des journalistes de "Gazeta Wyborcza" ont obtenu un rapport de la Cour des comptes suprême (NIK), révélant des irrégularités généralisées dans le processus de délivrance des visas. Le scandale a suscité de vives réactions de la part de figures politiques de premier plan, notamment le Premier ministre Donald Tusk et le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski.
Le rapport de la NIK met en évidence des manquements significatifs dans la supervision du processus de délivrance des visas sous le gouvernement PiS. En réponse à ce scandale, Tusk et Sikorski ont rapidement introduit de nouvelles règles en matière de visas ainsi qu'une stratégie globale de contrôle migratoire.
Manque de supervision dans la délivrance des visas
Selon le rapport de la NIK, le gouvernement PiS a montré peu d'intérêt pour savoir qui recevait les visas polonais et comment ils étaient délivrés. Les consuls auraient été pressés de délivrer des permis de travail en masse à des étrangers, sans tenir compte de leur éducation, de leurs qualifications ou de leur parcours professionnel.
Le rapport, qui compte 300 pages, nomme quatre ministres des Affaires étrangères nommés par le gouvernement PiS comme étant responsables du scandale : Witold Waszczykowski, Jacek Czaputowicz, Zbigniew Rau et Szymon Szynkowski vel Sęk, ce dernier n'ayant occupé le poste de ministre que pendant deux semaines.
Premier ministre Tusk : Le rapport de la NIK confirme nos craintes
Le Premier ministre Donald Tusk, en réponse aux conclusions du rapport, a exprimé son indignation, soulignant la gravité de la situation. « Alors que les soldats et les gardes-frontières polonais risquaient leur vie pour nous protéger de la migration illégale orchestrée par Poutine et Loukachenko, le gouvernement PiS a permis à 366 000 personnes d'Asie et d'Afrique d'entrer, beaucoup d'entre eux contre des pots-de-vin. Le rapport de la NIK confirme nos pires craintes », a déclaré Tusk sur les réseaux sociaux.
Ministre Sikorski : Renforcement des règles de délivrance des visas et nouvelle stratégie migratoire
Le ministre des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, actuellement en visite aux États-Unis, a également réagi au scandale des visas. Sikorski a rappelé que, même avant la publication du rapport de la NIK, le ministère des Affaires étrangères avait réalisé une enquête interne détaillée sur les lacunes du système de visas.
À la suite de ces conclusions, Sikorski a mis en place de nouvelles directives strictes pour les consuls polonais, visant à empêcher la délivrance de visas à des personnes sans qualifications documentées. « Nous ne cédons pas aux lobbyistes », a-t-il affirmé, ajoutant que le gouvernement travaille activement sur une stratégie de contrôle migratoire et une nouvelle législation pour résoudre ce problème.
Ce scandale des visas a mis en lumière les faiblesses critiques dans la supervision de l'immigration sous le précédent gouvernement et a conduit à des actions immédiates pour réformer le système et restaurer l'intégrité du processus de délivrance des visas. Foto-Craig Heimburger, Wikimedia commons.