La présidente du Pérou, Dina Boluarte, est sommée par le ministère public péruvien de présenter les montres Rolex en sa possession lors de sa convocation vendredi pour témoigner dans le
cadre d'une enquête sur des faits présumés d'enrichissement illicite.
Le domicile de la présidente a été perquisitionné samedi dans le cadre de cette enquête portant sur des montres de luxe qu'elle est soupçonnée de ne pas avoir déclarées dans son patrimoine.
"La présidente de la République a été formellement convoquée pour présenter les montres Rolex et faire sa déposition le vendredi 5 avril", a déclaré le ministère public dans un communiqué transmis à la presse dimanche.
En outre, il a souligné que lors des perquisitions à son domicile et au palais du gouvernement, ces objets de valeur n'avaient pas été trouvés et que la présidente ne les avait pas remis.
Le ministère public a toutefois ajouté que "d'autres éléments d'intérêt pour l'enquête ont été obtenus". Les médias ont rapporté que des documents révélant la date de l'obtention d'une des montres avaient été trouvés.
Dans une adresse à la nation, Dina Boluarte a dénoncé la perquisition à son domicile comme "arbitraire, disproportionnée et abusive", preuve d'un "harcèlement systématique" à son égard.
La défense de Dina Boluarte a déclaré samedi que la police avait trouvé des montres lors des perquisitions au palais du gouvernement. L'avocat Mateo Castañeda a déclaré qu'"il y avait de belles montres, mais je ne peux pas dire combien d'entre elles étaient des Rolex".
Le scandale des Rolex a éclaté après qu'un site d'information local, La Encerrona, a publié le 15 mars une série de photos montrant Dina Boluarte portant différentes montres de luxe alors qu'elle était au gouvernement en 2021 et 2022.
Le 19 mars, le parquet général a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "enrichissement illicite et non-déclaration d'utilisation de montres Rolex".
Dina Boluarte, âgée de 61 ans, a assuré avoir les "mains propres" et ne posséder qu'une montre.
Elle est devenue présidente après la destitution début décembre 2022 et l'arrestation du chef d'État de gauche Pedro Castillo, dont elle était la vice-présidente.
Début mars elle a dû changer de Premier ministre, Alberto Otarola ayant annoncé sa démission après l'ouverture d'une enquête pour trafic d'influence à la suite de la diffusion d'enregistrements audios le compromettant. Ce proche de la présidente avait pris ses fonctions en décembre 2022. Foto-Presidencia de la República del Perú, Wikimedia commons.