Les migrants et les réfugiés arrivés sur l'île depuis 2018, associés à l'émergence de mouvements d'extrême droite, ont créé une crise latente à Chypre en raison de l'absence d'une politique
d'intégration globale.
Dans la ville côtière de Limassol, la vie et le commerce ont progressivement repris dans les boutiques multiculturelles en bord de mer, prises pour cible lors d'attaques anti-migrants début septembre. Un magasin d'alimentation vietnamien, auparavant saccagé, a rouvert ses portes. Les restaurants égyptiens, portant toujours les cicatrices de vitres brisées, ont repris la cuisson de viandes. Un café syrien voit quelques hommes se rassembler pour des sessions de narguilé, tandis que les clients arabes et asiatiques viennent se faire coiffer par deux barbiers syriens en soirée. À proximité, les migrants népalais et indiens se réunissent pour dîner dans un petit café.
Pourtant, un sentiment de malaise persiste. "Ce n'est plus comme avant", a confié une Népalaise anonyme. "J'adorais Chypre : chaque communauté avait ses propres traditions uniques, et nous nous sentions tous en sécurité. Aujourd'hui, je vis dans la crainte de nouvelles attaques." Cette jeune veuve soutient sa fille, restée au Népal sous la garde de proches. Foto-dronepicr, Wikimedia commons.