Le Président Moetai Brotherson de la Polynésie s'apprête à s'adresser aux Nations Unies mardi pour solliciter un soutien en faveur de sa position pro-indépendance. Malgré la pression exercée
par des membres plus radicaux au sein de son parti, Brotherson jouit d'un important soutien populaire. Il est perçu comme la figure la plus modérée au sein du parti pro-indépendance.
Avant de partir pour New York pour s'exprimer devant le Comité des Quatrième de l'ONU le 3 octobre, le Président Moetai Brotherson s'est dit satisfait de la récente promesse du Président français Emmanuel Macron. Macron a promis de mettre fin à la pratique de la "chaise vide" par la France, où le représentant français quittait la salle chaque fois que la décolonisation de la Polynésie française était discutée à l'ONU. Le Ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé la participation de la France au Comité des Quatrièmes de l'ONU pour la première fois en une décennie, mettant en avant un "esprit constructif".
Mardi, quarante-quatre défenseurs présenteront différentes positions importantes au nom du parti pro-indépendance en Polynésie française, connu sous le nom de Tavini. Ces positions englobent la lutte anti-nucléaire, la décolonisation et le droit à l'autodétermination. De plus, ils introduiront la notion de citoyenneté Ma'ohi, que le Président Brotherson a officiellement approuvée dans le journal officiel du gouvernement le 26 septembre. Si elle est approuvée, cette proposition accordera aux citoyens reconnus de la Polynésie française un accès prioritaire à l'emploi et aux terres. Cependant, l'objectif principal du parti Tavini demeure de se rapprocher de la souveraineté pour le territoire français du Pacifique, tandis que les responsables français surveillent de près la situation.
En 2013, le mouvement pro-indépendance a réussi à faire réinscrire la Polynésie française en tant que territoire non autonome à décoloniser par l'ONU. Depuis lors, peu de progrès ont été réalisés, car le parti autonomiste pro-France est resté au pouvoir, remportant régulièrement les élections et affirmant que les partisans de l'indépendance constituaient une minorité en Polynésie française devant l'ONU. Foto-Jean-Luc Hauser, Wikimedia commons.