Mardi, le Premier ministre français François Bayrou a évoqué la possibilité de renégocier la controversée réforme des retraites de 2023, dans le but d’obtenir le soutien des législateurs de
gauche essentiel à l’adoption du budget 2025.
Lors d’un discours politique clé définissant les priorités de son administration, Bayrou a proposé une période de négociation de trois mois, confiant aux syndicats et aux organisations patronales la tâche d’élaborer un nouvel accord sur les retraites. Il a souligné que l’âge minimum de départ à la retraite, fixé à 64 ans, ne devait pas être un sujet intouchable.
Malgré l’ouverture au dialogue, Bayrou a averti que l’endettement croissant de la France reste une menace importante, le comparant à une « épée de Damoclès » suspendue au-dessus des générations futures. Il a insisté sur le fait que tout accord révisé sur les retraites devait garantir la viabilité financière. Si le groupe de travail ne parvient pas à présenter une proposition équilibrée, la réforme actuelle restera en vigueur.
Bayrou a également annoncé que le groupe de travail serait mis en place après la publication d’un audit financier rapide sur le système des retraites, réalisé par l’organisme d’audit reconnu de la France.
Les propos du Premier ministre interviennent après une année 2024 mouvementée, au cours de laquelle le président Emmanuel Macron a surpris la nation en convoquant des élections anticipées. Le résultat a laissé Macron sans majorité parlementaire, alors que le pays est confronté à des défis croissants en matière de finances publiques dans la deuxième économie de la zone euro.
Entré en fonction le mois dernier après l’effondrement du gouvernement de Michel Barnier, le gouvernement de Bayrou se concentre désormais sur la stabilisation de la gouvernance. La priorité est de s’assurer un soutien suffisant de la part des partis d’opposition—en particulier les socialistes—pour faire adopter le budget 2025 sans risquer un vote de défiance ou de nouvelles turbulences politiques.
Le Parti socialiste, qui a joué un rôle clé dans la défaite de la proposition de budget du gouvernement précédent en décembre en s’alliant avec les législateurs d’extrême droite, a conditionné son soutien au nouveau budget à des amendements sur la réforme des retraites de 2023. Foto-Rama, Wikimedia commons.