Les autorités françaises ont signalé plus de 50 agressions physiques contre des candidats et des militants pendant la période de campagne actuelle, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur
Gérald Darmanin. Cette recrudescence de la violence politique suscite des inquiétudes à l'approche des élections législatives cruciales en France.
"Cette campagne est courte, moins de trois semaines. Cependant, nous avons compté 51 candidats, députés ou militants qui ont été physiquement agressés. Je ne compte pas ici les agressions verbales," a déclaré Darmanin à l'affilié de CNN, BFMTV.
Ces incidents ont varié en gravité, certains candidats nécessitant une hospitalisation en raison de leurs blessures. Environ trente individus ont été placés en garde à vue pour être interrogés en lien avec ces attaques, a ajouté Darmanin.
En réponse aux tensions croissantes à l'approche des élections, 30 000 policiers supplémentaires ont été déployés pour maintenir l'ordre et prévenir les perturbations par les groupes d'extrême gauche ou d'extrême droite. Les politiciens ont averti qu'une victoire de l'extrême droite pourrait déclencher des manifestations massives. Le président français Emmanuel Macron a même suggéré qu'une victoire significative de l'extrême gauche ou de l'extrême droite pourrait conduire à une "guerre civile."
La porte-parole du gouvernement français, Prisca Thevenot, et son équipe ont été attaquées lors d'une opération de porte-à-porte mercredi soir. La politicienne du Rassemblement National (RN), Marie Dauchy, candidate en Savoie, a suspendu sa campagne après avoir été physiquement agressée sur un marché. À Cherbourg, le candidat de centre-droit Nicolas Conquer, du parti Les Républicains, a déposé une plainte après avoir allégué avoir été agressé par des militants de gauche lundi.
Le ministre de l'Intérieur a également souligné la menace terroriste persistante en France, notant des arrestations récentes dans deux incidents distincts qui pourraient être classés comme des actes terroristes par le procureur national antiterroriste.
Le parti RN de Marine Le Pen a mené le premier tour des élections législatives dimanche dernier, obtenant 33,15 % des voix. La coalition de gauche, le Nouveau Front Populaire (NFP), a suivi avec 27,99 %, et l'alliance Ensemble de Macron est arrivée en troisième position avec 20,76 %, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur. Bien que le RN soit en passe de remporter le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, il pourrait ne pas atteindre les 289 sièges nécessaires pour une majorité absolue, ce qui pourrait entraîner un parlement sans majorité et une incertitude politique accrue. Foto- UK Home Office, Wikimedia commons.