Emmanuel Macron peine toujours à contrer le Rassemblement national "RN, enquête sur un renoncement." Alors que le camp présidentiel lutte pour trouver une stratégie efficace face à la
montée de l'extrême droite, le président entretient parfois une posture ambiguë envers le RN, un adversaire jugé plus gérable dans les urnes.
L'atmosphère s'est alourdie à l'Élysée. Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron reçoit des messages préoccupants de la part des élus de sa formation. Des électeurs le disent sans détour aux parlementaires de Renaissance : "Nous voterons RN [Rassemblement national]." Craignant les excès du leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, ou se lassant d'un président taxé d'arrogance, de plus en plus de Français semblent prêts à glisser un bulletin pour l'extrême droite dans l'urne. "C'est un phénomène en train de prendre forme dont nous sommes alertés," remarque impassiblement un conseiller de l'Élysée.
Alors qu'il sortait à peine victorieux de manière inattendue en 2017, le président promettait, depuis la Pyramide du Louvre, de tout mettre en œuvre pour que les Français "ne trouvent plus aucune raison de voter pour les extrêmes". Le chômage a baissé, des milliards ont été investis dans l'éducation, les hôpitaux, les banlieues... Et pourtant. Emmanuel Macron confie à ses proches qu'il a vaincu à deux reprises le RN, en 2017 et en 2022. Pourtant, le voici désormais ébranlé. Foto-Jacques Paquier, Wikimedia commons.