Les fidèles d'Emmanuel Macron mettent en avant le potentiel de l'intelligence artificielle pour la France, en en faisant un sujet de division avec l'extrême droite.
Philippe Aghion est assez familier de "2001 : l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick, en particulier du moment où l'ordinateur HAL 9000 prend le contrôle du vaisseau spatial. Cependant, l'économiste ne s'intéresse guère à la science-fiction. Depuis le 19 septembre, il co-préside le comité d'experts sur l'intelligence artificielle (IA) lancé par la Première ministre française, Elisabeth Borne. La mission du comité est de présenter "des propositions concrètes" pour adapter la "stratégie nationale" de la France au cours des six prochains mois. Alors que le comité interministériel a pour tâche d'explorer les effets potentiels de cette nouvelle technologie, aussi fascinante que terrifiante, sur l'emploi, les inégalités et la satisfaction au travail, le professeur du Collège de France, Aghion, aborde le sujet avec un "optimisme à la Churchill".
Conscient des risques liés à l'IA, l'ancien professeur de Harvard vise à démontrer, en six mois seulement, les nombreux avantages de cette technologie et à atténuer les angoisses qui l'entourent. "On a moins peur de quelque chose quand on en sait plus à son sujet", a-t-il déclaré au Monde, assurant qu'il n'avait pas entendu Jordan Bardella, président du parti d'extrême droite Rassemblement National (RN), parler du sujet au printemps.
French far-right leader seeks to take advantage of AI debate L'intérêt marqué du jeune homme de 28 ans pour l'IA, qu'il qualifie de "défi le plus vertigineux de notre siècle", a néanmoins étonné le gouvernement. "Dans l'économie de la connaissance, l'humanité aura le pouvoir des dieux à portée de main : coloniser l'espace, effectuer une sélection embryonnaire et réguler la génétique. La France doit réguler et innover", a plaidé le protégé de Marine Le Pen à la télévision française le 2 avril.
"Préparer la Classe Ouvrière" Jusqu'à présent, les partisans du président français, Emmanuel Macron, étaient presque seuls à s'emparer de ce sujet. En 2017, Macron, champion de la "nation start-up", a chargé le mathématicien Cédric Villani de rédiger un rapport sur cette technologie, susceptible de provoquer une transformation similaire à l'invention de l'imprimerie ou d'Internet. Foto-mikemacmarketing, Wikimedia commons.
