Les dirigeants politiques français de tous bords ont exprimé leur scepticisme le jeudi 31 août, à la suite d'une discussion marathon de 12 heures visant à trouver un terrain
d'entente avec le président Emmanuel Macron. Des sources proches du leader centriste, qui tente de renforcer son élan dans un parlement divisé et a suggéré la tenue de référendums, ont indiqué qu'il enverrait une lettre résumant les discussions et les domaines de travail proposés pour une nouvelle discussion.
Le chef conservateur Eric Ciotti, considéré comme un allié potentiel de Macron, a révélé son manque de conviction, déclarant, "Je ne sais pas où tout cela nous mènera", peu de temps après la fin des discussions à 3 heures du matin. Ciotti a qualifié les discussions multipartites de "bienvenues".
Manuel Bompard, coordinateur de la gauche radicale La France Insoumise, a qualifié les discussions de "grotesques", soulignant l'absence de réponses substantielles, de mesures ou d'annonces concrètes. Il a exprimé sa déception face à l'absence de solutions viables compte tenu des défis actuels auxquels le pays est confronté.
Marine Tondelier, la dirigeante des Verts, a également partagé ce sentiment de déception, indiquant que les discussions étaient en deçà des attentes.
Jordan Bardella, président du Rassemblement National d'extrême droite, a décrit les discussions comme "franches", mais a admis qu'aucun résultat concluant n'avait été atteint.
François Bayrou, proche allié de Macron, a révélé qu'une "grande conférence sur nos institutions" avait été convenu lors des discussions. Les sujets de discussion engloberaient les référendums et la représentation proportionnelle au parlement.
Alors que la possibilité de référendums est débattue, la gauche espère un vote public pour annuler la réforme impopulaire des retraites, tandis que les conservateurs et l'extrême droite militent pour un référendum sur l'immigration. Le camp de Macron a avancé une approche alternative appelée "préférendum", impliquant des questions à choix multiples sur différentes questions.
Macron et sa quête de consensus Bayrou a déclaré que Macron avait pris en compte le concept de "préférendum" et s'était montré disposé à l'explorer davantage, bien qu'il ait précisé que ce n'était pas initialement son idée.
En raison de sa réélection l'année dernière et de sa perte subséquente de la majorité à l'Assemblée Nationale, Macron a été confronté à des défis pour faire adopter des lois. Son gouvernement a dû former des alliances au cas par cas pour faire adopter les lois ou a utilisé une disposition controversée permettant d'adopter des lois par le biais d'un vote de confiance. La résistance à sa réforme des retraites, les émeutes notables et les négociations infructueuses sur les changements en matière d'immigration avec la droite ont montré les limites de cette approche.
L'entourage de Macron a considéré la nuit de discussions comme "un grand moment politique, un moment d'unité, de reconnaissance et de responsabilité", soulignant la tentative de Macron de tendre la main à l'opposition. Foto-Gouvernement français, Wikimedia commons.