Un rassemblement massif et festif, mais entaché de violences, a eu lieu à Paris ce lundi pour célébrer le 1er-Mai et poursuivre la contestation contre la réforme des retraites. Dans le cortège, la
détermination des manifestants semble renforcée par leur colère envers un gouvernement jugé méprisant.
Dès le départ, le ton est donné : la statue emblématique de la place de la République à Paris est revêtue d'un maillot jaune floqué d'un "Macron démission". Ce lundi, les traditionnelles manifestations du 1er-Mai en France sont sept à dix fois plus importantes que celles de l'an dernier, réunissant plus de 2 millions de personnes selon la CGT, 782 000 selon les autorités. La réforme des retraites est dans toutes les têtes.
Dans la foule massive devenue presque habituelle depuis le début de la contestation en janvier, les drapeaux des syndicats, à l'unité inédite, côtoient ceux des Kurdes et des anarchistes. Cornes de brume, sono des camions syndicaux et fanfares entretiennent une cacophonie joyeuse, où le rap contestataire se noie dans les coups de sifflets, et où chacun rivalise d'imagination pour clamer sa colère et sa rancune envers un gouvernement jugé sourd et méprisant.
"Les casseroles, c'est inventif et enthousiasmant"
Thomas et ses amies y sont allés franchement : coiffés de chapeaux en forme de crottes, ils brandissent une pancarte affirmant "Il nous chie dessus et emmerde la démocratie". Pour ce designer de 32 ans, "la démocratie est en danger et notre gouvernement est de plus en plus autoritaire. Rien ne va, la moindre protestation est réprimée, on nous confisque nos casseroles comme nos cartons rouges… Nous ne pouvons pas nous résigner, sinon on est perdus. C'est maintenant ou jamais". Foto-Jules Xénard, Wikimedia commons.