Le Congrès des élus guyanais a finalisé, samedi 13 avril, son projet d'autonomie en votant un pouvoir décisionnel pour la future Assemblée des peuples amérindiens.
Les élus rejettent la proposition du président Macron d'une évolution dans le cadre de l'article 73 de la Constitution.
Ils sont arrivés à la collectivité territoriale de Guyane (CTG), à Cayenne, vêtus des costumes traditionnels des peuples autochtones de Guyane, au son du tambour, et sont repartis avec des cris de victoire cinq heures plus tard : samedi, les chefs coutumiers des six "nations" amérindiennes du territoire ont célébré l'adoption par le Congrès des élus d'une résolution qui marque une avancée dans la reconnaissance des droits de leurs communautés, victimes de l'histoire coloniale. Il s'agit des "Teko, Wayana, Wayapi, Paykweneh, Arawak Lokono et Kali'na", soit 15 000 Amérindiens, sur 300 000 habitants en Guyane.
"La portée de cette résolution, ce sont cinq cent trente-deux ans de résistance à la colonisation", explique en début de congrès, devant les élus, Christophe Yanuwana Pierre, porte-parole des chefs coutumiers "des six peuples autochtones survivants de Guyane", précise-t-il.
Le bas du visage noirci par une teinture naturelle utilisée lors de cérémonies, il évoque notamment le "génocide", le "choc bactérien" à l'arrivée des colons européens, ou encore les "homes indiens", des pensionnats religieux où les enfants amérindiens ont été acculturés de force de 1935 à 2023. Foto- Raybx973, Wikimedia commons.