L'Inde et la France s'apprêtent à commémorer 25 ans de solides liens militaires avec la visite à venir du président français Emmanuel Macron, qui présidera les célébrations du Jour de la
République en Inde le mois prochain. Cela marque une étape importante dans le partenariat stratégique, favorisant des contrats d'armement de plusieurs milliards d'euros bénéficiant à l'industrie de défense française.
L'invitation adressée à Macron par Delhi fait suite au refus de Joe Biden, président américain, d'être l'invité d'honneur du défilé du 26 janvier. La présence de Macron fera de lui le sixième dirigeant français à participer au spectacle militaire annuel depuis 1976.
En retour, le Premier ministre indien Narendra Modi retournera l'honneur après avoir été invité par Macron à assister au défilé militaire traditionnel du 14 juillet en France l'année dernière.
Le ministère des Affaires étrangères de l'Inde a souligné l'alignement substantiel entre l'Inde et la France sur diverses questions régionales et mondiales, soulignant leur partenariat stratégique.
Cette visite marquera la deuxième rencontre entre Macron et Modi depuis septembre, où les deux dirigeants se sont engagés à élever les relations indo-françaises lors des discussions au sommet du G20 à Delhi.
Alors que les liens diplomatiques entre la France et l'Inde remontent à 1948, leur coopération en matière de défense s'est considérablement renforcée avec l'établissement du "Partenariat stratégique indo-français" en janvier 1998, ouvrant la voie à leur relation bilatérale globale.
La France occupe une position clé en tant que partenaire stratégique le plus proche de l'Inde en Europe et se classe comme son deuxième plus grand fournisseur d'armes, dépassant les États-Unis l'année dernière. Les équipements militaires français représentent désormais 29 % des importations de défense de l'Inde, avec des espoirs continus de collaboration accrue.
L'annonce de la visite de Macron a coïncidé avec la réponse de l'entreprise aérospatiale française Dassault à la demande de Delhi pour 26 avions de chasse Rafale, d'une valeur de 5,4 milliards d'euros, pour la marine indienne. Ceci vient compléter les 36 Rafales acquis par l'Inde pour 8 milliards d'euros en 2016 pour renforcer ses forces terrestres contre la Chine.
De plus, la France devrait construire trois sous-marins Scorpène d'une valeur de 3,2 milliards d'euros, en complément aux six déjà construits dans un chantier naval de Mumbai. Le conflit en Ukraine devrait positionner la France en tête pour vendre plus de 100 avions de guerre d'une valeur de 22 milliards d'euros à l'Inde.
Au-delà des transactions militaires, les échanges bilatéraux entre la France et l'Inde ont dépassé 12 milliards d'euros au cours de la dernière année fiscale. La France est devenue le 11e plus grand investisseur étranger en Inde, avec un flux de 9,5 milliards d'euros entre 2000 et 2023.
Le partenariat stratégique englobe également la coopération dans les domaines de l'espace et de l'énergie nucléaire, bien que les progrès dans la mise en place de la centrale nucléaire de Jaitapur aient rencontré des obstacles en raison de la demande de l'Inde de garanties conformes à une loi exigeant une compensation intégrale en cas d'accident nucléaire.
Alors que les deux pays ont des collaborations spatiales solides, l'achèvement du projet nucléaire de Jaitapur sur la côte ouest de l'Inde, capable d'alimenter 70 millions de foyers, a connu des retards en raison de préoccupations concernant les lois sur la responsabilité. La loi sur la responsabilité civile en cas de dommages nucléaires, adoptée en 2010, a entravé les efforts de divers pays, y compris des États-Unis et du Japon, pour établir des centrales nucléaires en Inde.
Il est à noter que la Russie reste le seul pays à avoir construit avec succès une centrale nucléaire en Inde, antérieure à la loi sur la responsabilité, marquant une exception unique dans le paysage de l'énergie nucléaire de l'Inde. Foto-Sanyam Bahga from Roorkee, India, Wikimedia commons.