La nature intrinsèque de l'énergie nucléaire s'aligne parfaitement avec la tradition jacobine historique de la France, nécessitant un appareil étatique robuste. Cela contraste fortement avec
l'Allemagne, un État fédéral où l'énergie nucléaire évoque des menaces existentielles et l'érosion des droits des citoyens.
En 1967, le Général Charles de Gaulle articulait l'importance des accomplissements technologiques, notamment dans le contexte des installations nucléaires comme Pierrelatte (aujourd'hui Tricastin) dans le sud-est de la France. Ses paroles soulignaient la perception selon laquelle le destin de la nation dépendait de la maîtrise de cette technologie, alors limitée à quelques pays et issue de la recherche militaire.
Cinquante ans plus tard, la conscience collective française lie toujours étroitement l'énergie nucléaire à la souveraineté et à l'autosuffisance. L'enquête de l'Assemblée Nationale en ce début de 2023 sur "les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France" reflète clairement ce sentiment sans nommer explicitement l'énergie nucléaire comme point focal.
Cependant, cette perception tenace contraste fortement avec le point de vue prédominant à Bruxelles, où elle entre régulièrement en conflit avec la position presque opposée de l'Allemagne. Pour saisir cette divergence, il est crucial de plonger dans les cultures politiques des deux nations voisines et de comprendre comment l'énergie nucléaire revêt des symboles divergents. Pour la France, elle incarne la puissance militaire et stratégique, tandis qu'en Allemagne, elle représente un péril existentiel et une dégradation sociétale. Foto-Yelkrokoyade, Wikimedia commons.