Une nouvelle loi a étendu l’obligation de nommer et de numéroter les voies aux communes de moins de 2 000 habitants. Ce travail technique et étendu est devenu nécessaire en raison de la
géolocalisation. Certains redoutent la disparition potentielle des noms de hameaux à long terme.
Bernard Guyot, agriculteur retraité et natif de Saint-Maurice-la-Clouère (Vienne), âgé de 69 ans, se souvient bien de l'époque où l'on décrivait les adresses de manière imagée, en utilisant des repères spécifiques comme « Hameau de la grange carrée, la première maison près des lauriers, la grille en fer forgé ». À cette époque, de nombreuses rues n'avaient ni nom ni numéro.
Cela pouvait encore passer lorsque le village comptait seulement 800 habitants, que tout le monde se connaissait, travaillait localement et que les indications pour se rendre à une maison étaient basées sur des repères caractéristiques. Cependant, avec la population actuelle de 1 400 habitants, de nouveaux résidents travaillant à Poitiers pendant la journée, des connaissances moins étendues entre les habitants, des remplaçants pour la distribution du courrier, des livreurs désorientés et des services de secours perdant du temps, il était devenu impératif de ne plus se contenter d'adresses approximatives, explique un adjoint communal.
L'identification des voies, la numérotation, la définition de dénominations appropriées telles que « routes », « rues », « allées », le choix de nouveaux noms, et la consultation (si possible) de la population... Comme Saint-Maurice-la-Clouère, des milliers de petits bourgs français sont engagés dans ce vaste chantier d’"adressage", consistant à attribuer des noms à toutes les voies et à numéroter tous les bâtiments. Chaque commune a pour tâche de fournir une "Base Adresse Locale" (BAL) numérique, destinée à alimenter la Base Adresse Nationale, devenue la référence unique pour les adresses. Foto-Sebleouf, Wikimedia commons.