La ville de Blois fait l’objet d’une enquête préliminaire pour des soupçons de détournements de fonds, suite à la vente d’un terrain à 80 000 euros, alors que son coût initial avoisinait plusieurs
millions d'euros d'argent public. Cette vente suscite des critiques, accusant la municipalité de liquider son patrimoine à des prix bien inférieurs à sa valeur.
Le terrain en question, situé derrière l’église Saint-Saturnin, à proximité d’un nouvel hôtel cinq étoiles, était auparavant le site d’un ancien hôpital psychiatrique. Il sera bientôt transformé en un lotissement de quatorze maisons, vendues entre 316 000 et 404 000 euros chacune, des tarifs considérés comme très élevés pour ce quartier.
Selon France 3, une enquête préliminaire a été lancée en septembre par le parquet de Blois, suite à un signalement de l’association Anticor, pointant des suspicions de détournements de fonds publics concernant cette vente immobilière dans le quartier Vienne.
Ce terrain, acquis par la municipalité en 2008 pour 330 000 euros, a nécessité près de 4,8 millions d’euros de fonds publics pour sa démolition, dépollution et fouilles archéologiques préventives. Il a été vendu à 80 000 euros à un promoteur parisien, ce qui constitue son quatrième projet immobilier dans la ville de Blois.
Le maire, Marc Gricourt du Parti socialiste, en fonction depuis mars 2008, se montre confiant quant à la légalité des procédures : « Nous aurons l’occasion de démontrer que tout ce qui s’est fait dans ce périmètre a respecté la législation, les réglementations d’urbanisme et les règles qui s’appliquent dans ce genre de projet. » Cependant, il déplore une « accusation grave qui, selon nous, n’est pas fondée ».
Néanmoins, la gestion patrimoniale du maire est critiquée, notamment par l’historien de l’art Didier Rykner, qui dénonce une « absence totale de vision » et le sacrifice d’éléments patrimoniaux pour des projets commerciaux. Plusieurs associations reprochent à la municipalité d’avoir bradé des biens immobiliers stratégiques à des investisseurs privés. Foto-Daniel Jolivet, Wikimedia commons.