Un bourdonnement presque silencieux et une ombre fugace dans le ciel nocturne : l'opération nécessitait la plus grande discrétion et suivait un chemin bien connu. Un drone survolait
discrètement les murs de la prison, puis entamait une descente contrôlée vers son destinataire prévu. Tout ce que le détenu devait faire était de tendre la main pour récupérer la cargaison transportée par l'aéronef. Mission accomplie. Le drone retournait à son opérateur et disparaissait dans l'ombre, prêt pour sa prochaine mission. À la fin du mois de septembre, un réseau de livraison par drone a été démantelé en Loire-Atlantique. Quatre personnes, dont trois frères, ont été arrêtées. Elles étaient accusées d'avoir livré de nombreux téléphones portables et plus de 1,5 kilogramme de drogues à quatre prisons de l'ouest du pays.
Bien que la saisie ait été significative, la méthode n'était pas inhabituelle. Ces derniers mois, des livraisons par drone ont été effectuées dans les prisons de Gradignan (sud-ouest de la France), Nîmes, Beauvais, Strasbourg, Roanne (centre de la France), Ploemeur (nord-ouest de la France), ainsi que Perpignan et Lyon. Les articles livrés étaient variés : téléphones portables, cartes SIM, cocaïne, armes blanches, mais surtout, de la résine de cannabis. D'où le surnom donné par les gardiens de sécurité à cette nouvelle pratique : "Uber de la drogue," un terme également utilisé pour les livraisons à domicile de drogue en général. Foto- Clément Bucco-Lechat, Wikimedia commons.