Des groupes de conservation français ont décidé de se retirer des discussions gouvernementales concernant la gestion de la population de loups, en citant le caractère "inacceptable" des
nouvelles propositions du gouvernement visant à contrôler le nombre croissant de ce prédateur autrefois en danger.
Jean-David Abel, représentant six associations environnementales, dont France Nature Environnement (FNE), a déclaré : "Nous nous retirons officiellement du Groupe National du Loup."
Le plan de gestion des loups du gouvernement pour la période 2024-2029, dévoilé lors de discussions à huis clos impliquant des écologistes, des élus, des fonctionnaires, le secteur agricole et les chasseurs, n'a pas satisfait les deux parties, les agriculteurs exprimant leur mécontentement.
Abel a expliqué : "Ce n'est pas nouveau que le gouvernement écoute (le syndicat des agriculteurs) FNSEA, le groupe des éleveurs de moutons (FNO) et les chambres d'agriculture, mais quand c'est unilatéral comme ça, nous avons pensé : 'Nous n'avons fait aucun progrès ici', et c'est au gouvernement de prendre ses responsabilités pour y remédier."
Il a ajouté que aucune des propositions antérieures des écologistes de cette année n'a été reflétée dans le texte final.
Les loups avaient disparu de France mais ont commencé à revenir dans les années 1990, ce qui a conduit les agriculteurs à signaler 12 000 attaques contre leurs animaux l'année dernière.
Selon l'autorité de la biodiversité de la France, le nombre de loups s'élève actuellement à 1 104 individus ce mois-ci, déterminé à partir d'indicateurs tels que les empreintes, les hurlements de loups entendus, l'analyse génétique, et d'autres.
Les réglementations actuelles permettent d'abattre jusqu'à 19 % de la population.
Une source gouvernementale a informé l'AFP que "les loups ne sont plus en danger, mais il existe un risque réel que l'élevage disparaisse."
Malgré les plaintes des écologistes, Claude Font, représentant de la FNO, a déclaré que selon le plan proposé, "le gouvernement tente de satisfaire tout le monde et ne fait qu'engendrer le mécontentement de toutes les parties."
Il a ajouté : "Nous espérions une approche plus ambitieuse de l'élevage, notant que 'le seul progrès concerne le protocole de chasse aux loups'."
Confédération Paysanne, un autre syndicat d'agriculteurs, a qualifié le texte de "très faible," ce qui ne peut qu'être perçu comme "un nouvel affront envers les agriculteurs."
Au-delà de la France, Ursula von der Leyen, chef de la Commission européenne, a averti plus tôt ce mois-ci que "la concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un véritable danger pour le bétail et potentiellement aussi pour les humains." Elle a annoncé une révision des lois protégeant les prédateurs des chasseurs et a appelé les communautés locales, les scientifiques et les fonctionnaires à fournir des données sur le nombre de loups et leur impact. Foto-USFWS Endangered Species, Wikimedia commons.