Le président Emmanuel Macron effectue une visite au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée les 27 et 28 juillet, pour donner forme à la stratégie de la France pour la région, malgré des
ressources limitées.
Le jeudi 27 juillet, le président français Emmanuel Macron est prévu en visite au Vanuatu, l'ancien condominium anglo-français devenu indépendant en 1980, suivi le vendredi 28 juillet d'une visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée, poids lourd de la région avec une population de 17 millions d'habitants, une première pour un chef d'État français. L'objectif sera de marquer "un engagement renouvelé envers les territoires français d'outre-mer voisins" et de "fixer des objectifs extrêmement élevés en termes d'aide au développement, de soutien humanitaire et de rayonnement de la francophonie", a expliqué le gouvernement français.
Plus important encore, cette visite devra donner du contenu à la rhétorique qui a été claironnée depuis plusieurs années au sujet de la "stratégie indo-pacifique" de la France. En effet, qu'il s'agisse des cercles économiques néo-calédoniens ou des diplomates étrangers, la même constatation est faite : les signes concrets de l'engagement de la France sont rares, voire invisibles. Pourtant, les voix des États insulaires sont importantes à l'ONU. L'ambassadeur français à Port-Vila, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, a souligné que le Vanuatu, qui entend rester non-aligné, avait "voté pour condamner l'invasion de l'Ukraine par la Russie, demander son retrait immédiat et condamner les attaques russes contre les civils".
La France possède des atouts importants dans la région : 9 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive en mer, trois territoires français (Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Polynésie) et des alliés dans la région. "La France est active dans le renforcement de son influence régionale, en intensifiant son engagement auprès du Forum des îles du Pacifique, en rejoignant le Club des ministres de la Défense du Pacifique Sud, en déployant des ressources militaires et en plaidant pour une plus grande implication de l'Union européenne dans la région", a expliqué Mathieu Droin, chercheur associé au Center for Strategic and International Studies (CSIS).
Cependant, ses ressources restent limitées. "La France est en retard par rapport aux puissances qui rivalisent pour exercer leur influence dans la région", a ajouté l'analyste. Avant cette visite, aucun ministre des Affaires étrangères de la Cinquième République n'avait jamais visité un État insulaire du Pacifique. Foto- Vardion, Wikimedia commons.